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Houedo ou L’arc – en- ciel : l’enfant adulte de Claude Balogoun

Dans un village en  proie à la violence, l’injustice,  l’inégalité sociale, la jalousie, la mesquinerie, l’hypocrisie etc., les dieux décident d’envoyer Houedo pour rétablir l’ordre. Le mystérieux enfant de Nkako, un homme sorti du ventre d’une grosse termitière et de Ngopi, l’unique fille de l’homme le plus riche de ce  village va découvrir   dans la forêt sacrée sa mission. De deux vieillards, il l’a reçue. L’élu des dieux prend des mains du premier le talisman devant lui permettre de réorganiser le peuple presque déchu. Du second, il reçoit les deux lois  qu’il doit strictement   respecter pour réussir sa mission. Sur le chemin de retour, il rencontre Okou (la mort) qui n’a pour projet que d’empêcher l’enfant adulte d’accomplir sa mission. Une lutte farouche, « extraordinaire » et fantastique  surgit alors entre les deux.  « Paroles incantatoires », « éloges », « chants »  et « louanges » ont meublé ce combat, supérieur à la raison ayant duré trois jours.   Mais entre les deux ennemis,  à qui  la victoire ? Houedo, est- il parvenu à ramener la paix dans son village ? C’est ce que laisse découvrir le dramaturge béninois, Claude Kokou Balogoun dans  Houedo ou L’arc – en- ciel, un conte théâtralisé, publié en janvier 2014 aux éditions Plurielle. L’histoire y est racontée en quatre actes précédés d’un prologue. A l’aide des phrases courtes. En français accessible à tout le monde. Dans un style adapté au conte et au théâtre, Claude Kokou Balogoun est revenu sur le mythe de l’arc- en – ciel.  Les  sept couleurs de la nature.  A travers cet ouvrage, il met  les lecteurs notamment ceux de la jeune génération au cœur de l’histoire. Il y a caché le récit, le beau conte qui doit  désormais étancher la soif de  connaissance de la couche juvénile. Ceci  via cinq comédiens dans les rôles de Houedo, d’Okou, de l’adepte du fétiche et des deux vieillards qui sont à la fois conteurs et personnages.   Ces derniers, dans le déroulement normal du récit  ont aussi joué d’autres rôles dont ceux de Kinninsi, de la voix divine et des deux guerriers.

Un premier livre, fidèle à l’histoire

C’est par Houedo ou l’arc- en- ciel que Claude K. Balogoun a fait son entrée  dans la famille des écrivains béninois. C’est son premier «geste » livresque. Mais,  comme Houedo, le héros de l’ouvrage,  ce livre  sort  « adulte ».   D’abord, le conteur principal  est choisi de manière fortuite, tel, dans l’ancien temps.  Ensuite des chants et paroles rituels en langues nationales  « Fon », « Mina » et « Yoruba » suivis de leur traduction  ont nourri tout le livre. Ce qui implique, du reste,  l’originalité de l’écriture du dramaturge. Enfin, le conteur principal fait participer fréquemment  son auditoire au récit. « Ikosoukouriyo », lance-t-il. Et ces derniers de répondre : «Soukourigo ». Ce qui signifie : « Vous êtes prêts ? »,  « nous sommes prêts ». Il s’agit d’une formule qui invite non seulement l’assistance dans le conte mais qui fait également  un travail psychologique sur chacun des « spectateurs ». Dans ce premier livre de Claude Balogoun, Houedo est suivi de Gbexo, un deuxième conte qui indique la nécessité de respecter les lois de la nature.  Pour avoir  désobéit aux lois sacrées qui régissent la vie au village, Gbexo et son épouse ont été punis par les dieux.   Le fautif et sa femme ont été, sur ordre des divinités,  dévorés par les charognards.   Pour mémoire, Houedo a, maintes fois, fait  objet de représentations aussi bien au Bénin que dans la sous- région. Ceci sous la direction de la troupe Wansagari. La dernière a été jouée, il y a  bien des années.  Donc,  peu ou prou effacée de la mémoire de ceux qui avaient eu l’occasion de la suivre. Une nouvelle mise  en scène s’impose alors.

Esckil AGBO

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