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Film documentaire de Nora Philippe : Un outil de revendication des peuples africains

La réalisatrice Nora Philippe

Dans le cadre de la restitution des trésors royaux aux pays africains, Nora Philippe, documentariste, a réalisé un film pour montrer l’importance de la restitution de ces biens culturels. Ce travail a été projeté au public, mardi 12 janvier 2022, dans l’auditorium de l’Institut français de Cotonou.

« Restituer ? L’Afrique en quête de ses chefs-d’œuvre ». Tel est l’intitulé du documentaire réalisé par Nora Philippe. Il s’agit du fruit d’un travail effectué durant deux années. Dans ce film documentaire, Nora a retracé la généalogie coloniale des musées occidentaux et l’histoire des voix africaines qui n’ont jamais cessé de réclamer leurs biens. « J’ai choisi de parler de la restitution parce que c’est quelque chose qui concerne déjà un domaine que je connais, c’est-à-dire les musées et l’histoire de l’art. Mais dans une dimension qui ne m’a jamais été enseignée », a-t-il confié.Elle a pris l’initiative de faire ce travail lors de la publication du rapport Sarr-Savoy en 2018. En effet, ce rapport a proposé un retournement doctrinal des musées. « Je ne savais pas que la majorité des musées avait des collections issues de la violence coloniale. A partir de là, j’ai compris ce que je n’aurais pas perçu auparavant », a souligné Nora Philippe avant d’ajouter : « c’était une affaire de vérité et de justice de restituer les œuvres qui étaient demandées par les nations africaines. Cela nécessite beaucoup d’investissements intellectuel et politique pour les années à venir et c’est une urgence »

Ayant suivi attentivement la projection, Nourou Adjibadé, acteur associatif, a félicité le travail de Nora et souligne son importance. « Après avoir suivi ce travail, j’ai retenu une leçon. Ce travail est un véritable outil de plaidoirie pour le retour des œuvres aux peuples africains ». De son côté, Louis Gnaho, vétérinaire et passionné de la culture, trouve qu’il s’agit d’un travail très instructif qui a beaucoup fait voyager. « Nous souhaitons vivement que ces films long métrage puisse être mis à la disposition de différentes associations pour être vraiment vus par tous. Ce qui va permettre de mieux former et informer la jeune génération », a-t-il fait remarquer.

Il faut noter que lors de cette soirée, Delphine Chevalme, artiste plasticienne française, a présenté son travail dénommé Mama Whita. Il s’agit des œuvres réalisées qui croisent les questions sociales et identitaires, les recherches post-coloniales, l’immigration et l’histoire. Il est important de souligner que Delphine Chevalme évolue au sein du duo “Les sœurs Chevalme” dans une pratique protéiforme. Les travaux de Nora Philippe et de Delphine Chevalme prouvent que des recherches ont été véritablement faites et des archives qui ont été véritablement consultés.

Julien Tohoundjo

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