Bénin-Riao : La 7ème édition dresse le tapis rouge aux femmes
11 décembre 2019
Bénin-Concert à Africa sound city : Du « Afroslam » à la Djamile Mama Gao
13 décembre 2019

Exposition photo à l’Ifb de Cotonou : Lucie Appart présente Tshata, l’économie de la débrouille

l'Exposition « Tshata, l’économie de la débrouille » Ph/DEGAN

L’artiste Lucie Appart en collaboration avec l’association « Terre Rouge » a amené les enfants à exprimer à travers un documentaire photographique réalisé par eux-mêmes. Elle se déroule du 05 au 20 décembre 2019 à l’Institut Français de Cotonou.

Plus d’une centaine de photos dégageant l’énergie du travail des enfants sont installées à la galerie de l’Ifb de Cotonou à travers l’exposition « Tshata, l’économie de la débrouille ». Inscrit dans le cadre de la Journée des droits de l’Homme et du 30ème anniversaire de la Convention des Droits de l’Enfant, cette exposition est une initiative de l’artiste Lucie Appart. Elle est la résultante d’un atelier photo organisé en mars 2018 par Lucie Appart au profit d’une trentaine d’enfants de rues accueillis par l’Association « Terre Rouge ». « Tshata, l’économie de la débrouille »expose non seulement les mauvaises conditions de vie des enfants de rue, mais elle invite également les Hommes à beaucoup plus de compassion, d’amour et d’humanité à l’égard de cette couche vulnérable. Le travail des enfants est largement répandu au Bénin. Selon les chiffres actuels de l’Institut National des Statistiques et de l’Analyse Economique (INSAE), 7800 enfants sont en situation de travail.

Anicet, Arnaud, Brice, Chérif, Cyril, Fabrice, Germain, Hyppolyte, Marizouk, Rémi, Rodrigue, Tchégon, Toundé, Yves et Wilfried sont au total quinze (15) enfants que Lucie à envoyer photographier par eux-mêmes leur quotidien. « J’ai fait le choix de ne pas les accompagner, afin de ne pas altérer leur travail et les laisser libres lors de la prise de vue. » a révélé Lucie Appart pour expliquer sa démarche artistique. Ces clichés démontrent aussi leur sens inné de l’esthétisme et la lourdeur de leur travail acharné. Très sensible à ces photos des enfants débrouillards, Marie-Cécile, une visiteuse de ladite exposition, laisse entendre d’une voix affectée : « Ce documentaire montre une réalité de mon pays et sincèrement je suis profondément touchée ». En effet, « Tshata » est la deuxième activité principale des enfants de rue après le « Meboto » qui consiste à trier le gingembre, les oignons, les tomates dans les marchés.

A travers « Tshata », ces jeunes hommes ramassent essentiellement de la ferraille. Toute la journée, ils vagabondent sur d’énormes décharges à ciel ouvert à la recherche de boites de conserve, de fils électriques ou de bouteilles en plastique. En témoigne un petit texte de la légende des photos exposées : « Chez maman Brice. Juste à côté du dortoir, maman Brice échange de l’argent contre leur trouvaille quotidien ». Une bonne journée pour un enfant représente, selon Lucie Appart, 800f Cfa de bénéfice. De quoi manger deux repas par jour et acheter de nouveaux vêtements.

La scénographie appliquée pour cette exposition est adaptée à toutes les catégories d’âges. De plus, les formats utilisés ne sont pas grands comme pour faire écho à la petitesse des êtres abandonnés. Un tour de cercle dans la salle d’exposition suffit au visiteur pour découvrir toutes les œuvres réalisées par les enfants.

A Cotonou, la capitale économique, une grande partie de ces enfants âgés de 6 à 15 ans, se retrouve au marché Dantokpa. Véritable labyrinthe, il est le plus grand marché de l’Afrique de l’Ouest. Dans ce dédale rempli d’échoppes, les enfants déambulent à la recherche de quelques francs. Ils sont livrés à eux-mêmes dans les rues sous des regards malveillants, selon les confidences de l’artiste Lucie Appart. Par ailleurs ils sont considérés comme peu fiables, voleurs et arnaqueurs.

 

Hubert KIDJASSOU

Share and Enjoy !

0Shares
0 0

Comments are closed.

0Shares
0