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Exposition IFB 2021 Rétrospective : le jeu en images

Du 18 janvier 2022 au 05 février 2022, l’Institut Français de Cotonou expose une vingtaine de photos de scène réalisées en 2021 par Emmanuel Tognidaho Tometin. Cette exposition dénommée IFB 2021 Rétrospective met en vue une sélection des photos de scène des spectacles joués à l’Institut français durant l’année 2021 en dépit des restrictions dues à la Covid-19. Loin d’être une simple exposition photo, c’est une occasion de rencontres des univers scéniques des artistes d’ici et d’ailleurs emprisonnés par l’objectif d’un photographe qui participe autrement à ce processus de création.

Tout photographe est un artiste. Le photographe de scène l’est encore plus davantage et s’inscrit dans une démarche de co-création avec l’artiste en scène. Il emmagasine ses émotions, les capte et les lui rapporte en guise de souvenirs. La scène est le terrain par excellence du jeu. Mais avec cette exposition, le jeu peut être aussi porté par des images. Emmanuel Tognidaho Tometin met en vue un silence scénique visuel chargé d’émotion authentique. Pas de mots, pas de rythmes, pas de musique, ni de paroles ou de chants, la voix et les pas sont pris en otage par l’image, un cadrage visuel expressif. La simple contemplation de la vingtaine d’image suffit pour pré-sentir, sentir ou post-sentir la manière dont les scènes ont vécu. Le regard et le geste menaçant de Carolle Lokossou, la tranchée énergétique de Djamile Mama Gao, l’éperdu de Kadidja Tiemanta et de Rachelle Agbossou sont des images qui laissent lire la transe scénique des artistes dans le rictus du jeu. Emmanuel Tognidaho Tometin donne une vie visuelle au jeu et à de très fortes émotions en présentant les expressions corporelles avec exactitude et précision dans la prise.

Le photographe de scène, Tognidaho Emmanuel Tometin. Ph/ Darimage

La photographie devient un plateau d’expression pour les corps figés des créateurs. Les clichés d’Emmanuel Tognidaho Tometin nous tracent des mouvements, des trajectoires, ils nous insufflent du rythme, des sonorités et nous laisse lire des silences qui sont de l’ordre de la construction du jeu d’acteur. On a l’impression de toucher les accessoires des scènes car autant les spectacles sont vivants autant les images sont vivantes. Une scène est vivante quand naît, s’exprime et bouge un acteur. Ici le corps est visuel mais la scène de sa contemplation est un spectacle vivant dans l’imaginaire. Danse, conte, théâtre, musique, cirque, récital lyrique, tous les genres de spectacle sont distribués diversement sur la scène photographique d’Emmanuel Tognidaho Tometin. Cette diversité dans la présentation est une belle croisée des talents et des profils des créateurs béninois, africains et internationaux en scène à l’Institut français durant l’année 2021. Une rétrospective dont la mosaïque artistique expose la richesse des scènes de l’Institut français.

Paterne Djidéwou TCHAOU

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