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Tout s’y passe, tel dans un squat. Le Bénin, depuis quelques semaines est devenu le théâtre d’un tollé, provoqué par l’indignation des acteurs culturels (artistes, promoteurs et journalistes) au sujet d’événements culturels béninois organisés en Europe. La dernière en date est la « Semaine Culturelle Béninoise en Europe » que pilote la Direction de la Promotion Artistique et Culturelle (DPAC) à travers son premier Responsable, Patrick Idohou. Prévue pour démarrer le 26 juillet 2016, cette manifestation fait objet de vifs débats entre les acteurs qui, visiblement, ne veulent pas de son organisation. Ils craignent une nouvelle dépense inutile et inefficace aux frais du contribuable, ceci, après l’échec de l’édition précédente. Notre enquête sur le dossier, c’est par ici…
Le Directeur de la Promotion Artistique et Culturelle (DPAC), Patrick Idohou, pourra-t-il réussir à organiser l’édition 2016 de sa « Semaine Culturelle Béninoise à Paris », devenue ‘’gymnastiquement’’ « Semaine Culturelle Béninoise en Europe ». Le vent qui plane sur l’événement, à quelques jours de son démarrage n’est pas le meilleur. Que de protestations ! Que de contestations ! Que de mise en gardes ! Les acteurs culturels semblent être éveillés pour arrêter la locomotive de ce qu’ils appellent « la saignée de la culture ». Mais ont- ils vraiment une idée du fameux événement ? Sinon…
Un peu d’histoire
Au départ, la « Semaine Culturelle Béninoise à Paris » était une initiative de l’Ambassade du Bénin près la France. Les deux premières éditions de l’événement ont été organisées par l’ambassadeur Guy André Ologoudou. Celui-ci en avait organisé deux éditions avant de passer le témoin à son successeur, Yves Edgard Monnou qui par la force des choses a réussi quatre éditions. La dernière à son actif est celle de 2006. L’année qui a suivi (2007), l’événement n’a pas été fait en raison de son arrêt, par le Président Boni Yayi, en début d’exercice de pouvoir.
Selon les informations parvenues à votre site, «l’ambassade devait des loyers impayés alors que l’ambassadeur Yves Edgar Monnou organisait la 7éme édition avec 40.000€ comme budget de réalisation des cartons d’invitations ».
Remonté, le Chef de l’Etat d’alors a purement et simplement stoppé la « Semaine Culturelle Béninoise à Paris » parce qu’il estimait que c’est du gâchis, orchestré au nom de la culture.
L’initiative n’est pas de Patrick Idohou. Le Dpac n’a donc pas ‘’volé’’ le projet de Tony Yambodè, Promoteur de ‘’Bénin Culturel à Paris (Becup), comme le font croire des langues. L’homme a juste voulu poursuivre la manifestation afin de se conformer à l’AOF (Attribution- Organisation et Fonctionnement) de sa direction, laquelle lui exige d’assurer la promotion artistique et culturelle aussi bien au plan national qu’international. Cependant, comment s’y prend –t-il ?
Semaine Culturelle Béninoise en Europe : Une calamité au pays des Blancs
Codjovi Tossou fondateur du MBFE
« Pour organiser une Semaine culturelle d’un pays aussi riche culturellement comme le Bénin en France avec un financement conséquent du Ministère béninois en charge de la Culture, cela ne peut pas se faire de la manière aussi ridicule et réductrice. J’exige quand même un peu de respect pour mon pays le Bénin. Une semaine culturelle du Bénin à Paris doit être un événement, une des rares occasions d’embrasser et de faire connaître notre pays à travers la richesse, la diversité et la densité de son patrimoine culturel. On devait faire un grand buzz et impacter aussi bien la communauté béninoise de France que la communauté internationale. » Ce coup de gueule vient de Codjovi Tossou, jeune Béninois, Développeur culturel et communicateur de formation.
C’est lui qui a assuré la communication, selon nos recoupements, de l’édition 2015 de l’événement. Mais approché, l’homme fait une clarification en ces termes: « je n’avais pas assuré la communication de la Semaine Culturelle du Bénin à Paris parce que je n’ai pas connaissance de cet événement. J’ai assuré en novembre 2015 la communication du concert de SAGBOHAN et quelques artistes béninois à Paris. »
A l’en croire, il n’y avait pas eu de « Semaine Culturelle Béninoise à Paris » mais juste un concert animé de main de maître par Sagbohan Danialou. En dehors de cela, « rien du tout », complète une artiste béninoise résidant en France et qui était également sur la scène avec le Hagbè national.
En clair Patrick Idohou n’a jamais organisé de « Semaine Culturelle Béninoise à Paris ». C’était juste une soirée de musique au nom de la culture. Alors que la culture n’est pas que de la musique.
Le recours au deal pour sauver l’édition de 2016
Christel Gbaguidi, Artiste- Comédien et Promoteur
Dans un post publié sur la page facebook de son association Arts Vagabonds REZO Afrik, Christel Gbaguidi, Artiste- Comédien et Promoteur des « Semaines Culturelles Béninoises en Allemagne –SeCuBa » a révélé un deal que lui aurait proposé le Dpac Patrick Idohou pour tenir sa fameuse Semaine Culturelle Béninoise en Europe. Selon les explications du jeune promoteur, vivant en Allemagne, le mis en cause lui a suggéré d’organiser la 2ème édition des SeCuBa, sous couvert, « Semaine Culturelle Béninoise à Paris », devenue subitement « Semaine Culturelle Béninoise en Europe ».
Mais celui- ci, dans la dynamique de conserver la dignité de son pays à travers les SeCuBa (1re édition : du 9 au 19 Juin 2015 en Allemagne) qu’on ne saurait précipiter et organiser en deux semaines a brandi à son demandeur un non catégorique.
L’homme a dû, selon le post de Christel, faire recours à d’autres Béninois vivant en France et en Belgique pour tenir, expressément, son concert annuel au prix du contribuable de l’ex Dahomey.
On ne peut organiser et réussir un événement en Europe sans être résidant
L’expérience a montré que pour réussir l’organisation d’un événement culturel dans un pays, il faut y être résidant. Ceci pour saisir et se conformer aux réalités dudit pays. Des événements culturels organisés à Paris ou en Europe par des Béninois vivant au Bénin ne peuvent véritablement porter d’impacts. Le cas du Becup de Tony Yambodè en est une illustration.
C’est donc évident, ces contestations exprimées de part et d’autres pour alerter le Ministre du Tourisme et de la Culture, Ange N’Koué.
Patrick Idohou ne peut organiser à succès cette semaine culturelle. Sinon, il ferait de l’à peu près. La preuve, sur l’affiche de 2016, on ne voit que des musiciens – chanteurs. Environ une dizaine annoncée. La culture béninoise n’est que de la musique ? Et les autres disciplines ?
La mode, le théâtre, les arts plastiques, la gastronomie, le patrimoine… Peut- on vraiment vouloir promouvoir la culture béninoise à l’extérieure sans, par exemple, prendre en compte le « Guèlèdè » ? Autant de préoccupations qui laissent dubitatifs.
Au demeurant, osons- le dire c’est un ‘’manchin’’, cette prétendue « Semaine Culturelle Béninoise en Europe » pour égorger la caisse béninoise afin d’entacher la noblesse culturelle du pays.
L’urgent est de l’arrêter et seul le Ministre Ange N’Koué sinon le Président Patrice Talon est habileté à le faire.
Si son prédécesseur Boni Yayi l’a fait en 2007, ce n’est pas à lui de permettre la gabegie en cette période où le crédo des Béninois est : Rupture.
Wait and See.
Esckil AGBO
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