Le jeudi 18 décembre, le centre culturel ArtistiK Africa a accueilli le premier spectacle prévu dans le cadre des «Embuscades de la scène», édition 2014. ’’La rencontre’’, une écriture de Sophie Aguille mettant en scène des conflits entre deux amies et un couple.
‘’La rencontre’’ est une pièce de Sophie Aguille mise en scène par Dine Kamarou Arekpa. Ce spectacle donne à voir deux amies, Isabelle et Marguerite qui se croisent fortuitement dans la rue après une longue période d’absence. Elles se remémorent les vieux souvenirs de leur cursus scolaire avec beaucoup d’émotions et de joies inouïes. Chacune d’elles fait l’une à l’autre le point de sa vie écoulée.
Dans cette trame, Isabelle et Marguerite se cachent certaines épisodes de leur passé qui finiront par s’éclater au cours d’un dîner arrangé par Marguerite.
En effet, au cours de ce dîner des masques sont tombés : Marguerite confessa à son mari, Gérard, ses nombreux secrets sommeillant sur sa conscience; Isabelle quant à elle déroulera le chapelet de sa vie meurtrie par les blessures d’un accident qui ôta la vie à son enfant. L’arrivée d’Isabelle enfoncera Marguerite dans une terrible démence qui laissera choir tout son projet.
‘’La rencontre’’ expose le conflit entre couple, Gérard porte sur sa conscience la culpabilité de la mort de sa fille Anna. On découvre également l’infidélité de Marguerite ayant engendré, à Gérard la paternité de sa fille, qui n’est que le fruit de son adultère. On retrouve dans ‘’La rencontre’’ l’intertextualité avec Quand Dieu à faim… de Daté Atavito Barnabé-Akayi par la thématique de l’homosexualité entre Marguerite et Isabelle.
La scène de ‘’La rencontre’‘ se déroule dans un espace ouvert: c’est la rue qui a servi de cadre à la rencontre entre Isabelle et Marguerite. Les deux amies se rencontrent dans une atmosphère fiévreuse.
Dans ce spectacle, le décor est sobrement présenté ; une table à manger dressée pour le repas abritant des bouteilles de whisky, des verres et assiettes apprêtés pour recevoir la visite d’Isabelle. De loin, est disposé sur scène un canapé rouge sur lequel s’est allongé Gérard, puis un guéridon.
Ce décor présenté avec cette sobriété témoigne de la vie en famille, de la vie au foyer. Vient s’ajouter à ceci un jeu de lumière sérieusement perturbé par la technique. En effet, le costume, élément indispensable au théâtre ne fait point piètre figure dans ce spectacle: des déguisements adaptés aux rôles assignés aux différents acteurs. Chaque costume, comme on peut l’imaginer, correspond à un rôle précis. Celui d’Isabelle a principalement attiré l’attention du spectateur, tel un objet, à la fois de provocation et de séduction. Face à cela, Gérard n’a pu résister Isabelle, il succomba à son charme. Il en de même pour les costumes des deux autres comédiens. La robe longue, la coiffure et certains accessoires (cigarette, alcool) témoignent de l’état de démence de Marguerite.
Ainsi, on découvre en elle une fille dérangée par des troubles psychologiques dues au traumatisme causé par la mort de sa fille Anna. L’évocation du nom de cette dernière déclenche chez Marguerite une psychose.
On constate, au regard de tout qu’un travail minutieux a été fait dans la mise en scène, les comédiens ont su assumer leur rôle. La diction et la prestance des acteurs étaient vivantes, avec une bonne occupation scénique.
Des observations qui attestent le professionnalisme du metteur en scène Dine Kamarou Arekpa et de ses comédiens alliés pour la cause. « Ce spectacle montre que le sérieux y est et que la formation reçue est mise en pratique. L’espace est bien occupé, le jeu des acteurs est bien maîtrisé. Je souhaite que les autres acteurs soient aussi à la hauteur », s’est réjoui Raoul Tossou, comédien à l’Ensemble Artistique et Culturel des Etudiants.
Inès Missainhoun (Stg)