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Démonstration de potentiel cinématographique: les secrets de la réussite du Bénin sur le film ADU

De la gauche vers la droite l'acteur principal Moustapha, l'actrice Bella et le producteur délégué Claude Balogoun. Ph/ Tognidaho

A la conférence de presse, mardi 11 février 2020 au ministère de la culture, pour l’annonce de la projection spéciale du long métrage ADU jeudi prochain à Cotonou, Claude Balogoun, promoteur de Gangan production et producteur délégué au Bénin de cette œuvre sortie en salle janvier dernier à Madrid, a exposé les coulisses de la réussite de la collaboration béninoise sur ce film espagnol.L’expérience vient confirmer la grande capacité du Bénin à accueillir et réussir des productions cinématographiques d’envergure internationale.

« Ce projet qui est bien terminé et qui fait la fierté de tout le monde est la conjonction de plusieurs situations ». Claude Balogou, producteur local au Bénin de ADU est heureux de raconter les points forts de la merveilleuse expérience de collaboration du Bénin sur ce long métrage tourné dans des villes béninoises. Ce fut le fond de son intervention mardi dernier lors de la conférence de presse d’annonce de la projection du film à Canal Olympia de wologuèdè, ce jeudi 13 février à partir de 20h, en guise de remerciement du producteur espagnol Edmon Roch aux autorités béninoises.

Au commencement était une béninoise
D’après le récit de Claude Balogou, la première opportunité qui a permis la réussite de l’intervention du Bénin dans ce projet de grande réalisation cinématographique avec le producteur espagnol Edmon Roch est d’abord Bella Agossou. Cette actrice béninoise vivant en Catalogne n’a pas hésité à dire au producteur que son pays est une terre d’accueil, un bon décor pour le cinéma. Pour ce film, il fallait, sur un même territoire, trouver plusieurs décors qui représentent plusieurs pays d’Afrique noir, du Nord et du Sahel, informe Claude Balogoun. « C’est un projet particulier et complexe», atteste Edmon Roch. C’était déjà une compétition avec d’autres pays dont le Cameroun, le Sénégal et le Ghana qui sont des pays avec plus d’expérience dans la production des films de cette envergure. Mais Bella Agossou a défendu le potentiel du Bénin à combler les attentes. Elle a convaincu le producteur à ce propos. « Et on a trouvé cette potentialité déjà au sud du Bénin à Grand-popo, Cotonou, Ganvié, Adjara, …» se réjouit Claude Balogoun.

«L’autre opportunité qu’on a eu, c’est le président de la République avec tout son gouvernement» poursuit l’heureux producteur délégué local au Bénin. A ses dires, le discours du président Talon de faire du Bénin ou du décor Bénin, une chose vendable, a intéressé tous les autres pays qui étaient en quête d’un décor nouveau.

Il fallait Gangan production

En plus, toute l’équipe béninoise qui défendait le Bénin dans ce projet a eu l’avantage d’avoir un ministre de la culture, Oswald Homéky –l’ex ministre de la culture et des sports-, et tout son cabinet à l’écoute, qui ont aussi porté ce projet. Mais ce n’était pas tout. Dans cette compétition d’accueillir le tournage de ADU, il fallait aussi répondre à des exigences techniques pointues pour la délégation de production. Ici, Gangan production a été la chance du Bénin. « J’ai reçu un premier courrier, un jour, des besoins de la production. C’est ainsi que je me suis plié en plusieurs pour offrir un dossier qui leur a plu avec le management de Bella et Gangan production a été pris », rapporte Claude Balogoun. Promoteur de Gangan production, il partage qu’outre les capacités techniques de sa boîte, ce qui a été sa force pour convaincre le producteur, c’est aussi que sa structure ne fonctionne pas dans l’informel et qu’elle est à jour vis-à-vis du fisc.

Une fois la collaboration conclue, la suite du projet notamment le tournage au Bénin a été le respect strict d’une organisation professionnelle et rigoureuse qui a réuni 500 à 600 personnes. « Gangan production a travaillé avec nous d’une manière incroyable», affirme Edmon Roch dans une vidéo. Claude Balogoun rapporte aussi que les techniciens béninois n’ont pas été forcément en premier rôle sur le tournage parce qu’il y avait aussi des matériels de dernière génération auxquels ils ne sont pas encore habitués. Ils ont été donc sur un vaste chantier de stage professionnel. « C’est une opportunité pour eux de se faire former, de grandir dans leur carrière», apprécie Florent Couao-Zotti, conseiller technique à la culture du ministre du tourisme, de la culture et des arts. Aussi, Gangan production s’en est-il sorti avec une série de matériels pour les grandes productions. Lorsque d’autres équipes viendront au Bénin pour de grandes productions en cinéma, elles n’auront plus besoin de fabriquer ou d’importer ces matériels ou de former des techniciens, défend Claude Balogoun. C’est sans oublier l’atout qu’a été également cet enfant béninois Moustapha Oumarou de 6 ans retrouvé à Parakou et devenu héros de ce film. « Moustapha a été efficace», témoigne Claude Balogoun.

«Le Bénin a la logistique nécessaire»
De cette belle expérience, le directeur du Centre national du cinéma et de l’image animée (Cncia-Bénin) retient que ce fut une opportunité qui a permis au Bénin de prouver encore sa grande capacité à accueillir de grandes productions. « Nous avons un décor faramineux qui ne demande qu’à être exploité», vend Éric Todan. « Le Bénin avait la logistique nécessaire », confirme le producteur. Le rêve d’après le producteur délégué est que ADU puisse ouvrir la porte au Bénin d’accueillir d’autres grands films. « Et ça, je n’ai pas de doute», rassure le patron de Gangan production. «Quelque soit le film, le Bénin est capable d’offrir le paysage», persiste Bella Agossou. «Ce qu’il faut qu’on cherche, c’est que d’autres personnes viennent et qu’on puisse offrir le plateau Bénin comme plateau de tournage à ces investisseurs pour plusieurs films. Par rapport au cinema, notre pays a beaucoup à apporter. », martèle-t-elle.

Blaise Ahouansè

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