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Concert à l’Ifb de Cotonou :« Music Lab’Africa », un croisement entre digital et patrimoine culturel immatériel

Music Lab’Africa

Le théâtre de verdure de l’Institut français du Bénin a accueilli la restitution de la résidence de création entrant dans le cadre du projet « Music Lab’Africa » au soir du vendredi 04 novembre 2020 à Cotonou. Retour sur ce moment de communion et de partage interculturel avec des artistes passionnés.

8 artistes, 3 continents et une fusion entre musiques des scènes actuelles et celles ancestrales. C’est la restitution de la résidence de création du projet « Music Lab’Africa », une initiative de l’Institut français du Bénin dans le cadre du « Novembre numérique ». En 7 jours de création les artistes de ce projet venus de divers horizons ont chacun donné de leurs talents, de leurs originalités et de leurs identités afin de concocter un cocktail artistique accessible à tous.

Sur scène, des artistes dépositaires du patrimoine culturel immatériel comme Jah Baba, Jimmy Belah du groupe Bim, et les chanteuses du groupe Teriba représentent valablement le Bénin avec diverses percussions et autres instruments traditionnels. Ils sont suivis du percussionniste Philo et les Voix du Tambour de la Martinique et des spécialistes du digital Jérôme Ettinger et Axel Vanlerberghe de la France. Ensemble, ils embarquent le public de l’Institut dans un voyage à trois escales : Afrique ; Europe et Amérique. 1h durant, la musique électronique, les tambours martiniquais et béninois portés par des voix exquises se mélangent tellement bien que le spectateur n’a point le temps de remarquer la divergence des cultures.

Les groupe Teriba et Jah Jah Baba

 

Pendant que résonnent le tambour de Philo, les Calebasses des sœurs Teriba, la batterie de Jimmy Belah, les percussions de Jah Baba et Bona, Jérôme Ettinger se concentre sur son ordinateur pour donner une couleur digitale à ce brassage. Le vidéaste Axel Vanlerberghe quant à lui, opère sa magie sur la scène depuis la régie avec une projection en arrière-plan. Il retransmet en image les émotions de ce beau spectacle via des performances artistiques, des virées touristiques dans des contrées du Bénin dont un arrêt symbolique à Ouidah. Les artistes font le tour des cultures avec un accent particulier sur les rythmes endogènes et afro descendants à travers des morceaux dont les messages renvoient entre autres à l’esclavage et à la royauté au Dahomey.

En dédicace aux mères du monde entier, les musiciens exécutent le titre « Adjinon » qui fait forte sensation. Dès les premières notes, Jimmy Belah aborde le morceau avec une mélancolie dans la voix qui plonge le public dans un silence total.Les images en arrière-plan, les notes et résonnances des instruments ; tout concourt à solliciter la concentration des spectateurs pour transmettre de l’émotion.Mais ce moment de recueillement ne dure que le temps de ce morceau. Les artistes de « Music Lab’Africa » renverse vite la tendance et enchaînent avec des sonorités plus gaies.

Photo de famille ( Artistes, organisateurs)

 

Tantôt assis sur son tambour Bèlè, tantôt au-devant de la scène pour chanter,Philo et les Voix du Tambour rappelle les couvents vodoun avec ses pas de danse euphorique.Visiblement heureux de fouler le sol béninois en raison de son lien avec l’esclavage, le musicien enchaîne une succession de phrases telles des aphorismes en langues créoles et françaises pour véhiculer des messages. Il est accompagné dans son euphorie par les autres artistes qui se défoulent eux aussi. Les spectateurs quant à eux ne se font pas prier. Pendant que certains dansent dans les gradins d’autres se rapprochent de l’estrade pour mieux extérioriser leur joie face à ce beau spectacle.

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Inès Fèliho
Inès Fèliho
Rédactrice à Dekartcom

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