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Colloque-FIP 2017: Porto- Novo veut imprimer sa culture au monde

Dans le cadre de la première édition du Festival International de Porto- Nov (FIP), il a été organisé un colloque scientifique, les mercredi 04 et jeudi 05 janvier 2017 sur le thème : « Porto- Novo, ville cosmopolite : les liens qui unissent ses habitants ». Plusieurs angles de ce sujet ont été abordés par des enseignants- chercheurs, historiens, archéologues et écrivains conviés à la rencontre. Votre site, dekartcom, y a aussi pris part. Compte- rendu…

Ce colloque est la première manifestation du FIP. Il est organisé pour imprimer Porto- Novo sur la scène internationale. C’est pourquoi, Emmanuel Zossou, Maire de la ville et Président du Comité d’organisation du festival et son équipe ont préféré confier la rencontre scientifique aux universitaires, historiens, chercheurs, écrivains et gestionnaire de patrimoines.

Répondant, donc, favorablement à cet appel, ceux- ci ont attisé, pendant deux jours, les réflexions autour de la contribution de la culture dans le développement de Porto- Novo.

Didier Houénoudé, historien d’art en service à l’Université d’Abomey- Calavi a exposé sur le thème : « Des matériaux pour l’histoire : cartes et cartes postales pour lire la ville de Porto-Novo ». Il a axé son travail sur les données anciennes de cartographie et des cartes postales.

Dans ses explications, le jeune historien, passant en revue l’origine de ces matériaux a indiqué trois périodes majeures relatives à la carte postale. Elle est apparue, signale-t-il, au 19ème siècle en Autriche, d’abord, en dessin et puis, en version photographiée. En 1898, sa présence est notée en Afrique où elle a subi progressivement des mutations : Période ancienne correspondant à l’âge d’or (1898-1920) ; Période « semi-moderne » (1920-1958-60) ; Période moderne (1960-1970-80?). C’est un outil qui a une connotation ethnographique, montrant l’évolution de l’urbanisme tout en donnant des renseignements sur le passé, l’histoire, la géographie et les dimensions topographiques. A ce titre le conférencier, au cours de sa présentation, est revenu sur l’histoire de Porto- Novo à travers ses premières cartes géographiques et postales, introduisant ainsi le deuxième panéliste qui a abordé « L’Enceinte de Hogbonou ».

En effet, le Doctorant en archéologie Saka Bakary Tidjani, face à l’assistance indique l’existence dans la capitale béninoise d’une fortification, laquelle est percée de trois portes du côté nord et qui est matérialisée par un fossé d’environ 3,5 kilomètres et d’un mur, se trouvant en arrière dudit fossé.

Il décrit la portion de terrain en ces termes : « ce fossé commençait dans le quartier Oganla et traversait les routes d’Atchoukpa, d’Adjarra, de Djègan, de Gbèzounkpa et prenait fin à Gbèkon ».

Pour lui, la fortification a servi d’abri aux soldats français à la conquête du royaume de Danxomè. Mais aujourd’hui, regrette-t-il au terme de son exposé, « ce fossé a disparu » et il se pose, par conséquent, le problème de la conservation du patrimoine de la ville.

L’Archéologue Didier N’Dah, cherchant des solutions à la problématique issue de la conclusion du deuxième panéliste estime qu’on peut tenter « une approche archéologique du peuplement de Porto- Novo et sa région ». Il s’agit, en effet, du thème du troisième panel dont le développement recommande la liaison de l’archéologie et la tradition orale pour situer le patrimoine au service de du développement de Porto- Novo.

Architecture, patrimoines et littérature au menu des échanges
En dehors des questions, peu ou prou liées à l’archéologie, les participants au colloque ont également échangé sur l’architecture, les patrimoines et la littérature.

Aimé Gonçalves, architecte du patrimoine est revenu sur les différentes manières de concevoir et de construire les édifices à Porto- Novo. Il s’est, essentiellement appesanti sur les ‘’bâtis’’ coloniaux et afro-brésiliens pour développer le thème « Patrimoine architectural de Porto- Novo, une richesse en partage » qui lui a été confié.

Quant au gestionnaire de patrimoines, Franck Ogou, il a présenté « Porto- Novo, entre essor urbain et patrimonialisation locale ». C’est un sujet qui pose la problématique de la conservation des patrimoines dans le processus d’urbanisation de la cité. Le doctorant en Archéologie et Patrimoine explique qu’il faut une complicité entre les dépositaires ou héritiers directs des patrimoines et les autorités en quête de rendre moderne leur ville. Autrement, « on construirait une ville moderne au prix des patrimoines car on les aurait détruits ». Or, souligne Franck Ogou, les patrimoines sont porteurs de richesses pour le développement local.

L’écrivain Florent Couao Zotti, pour sa part, a abordé « la contribution de la littérature dans la promotion de la ville de Porto- Novo ». On retient de son intervention, que le livre peut considérablement participer à la visibilité de la capitale béninoise. Il suffit, à l’en croire, de publier abondamment des livres qui font rêver de Porto- Novo. Il faut donner l’envie de venir à Porto- Novo aux lecteurs en racontant dans les ouvrages des histoires fantastiques sur la ville.

« Si Paris est aujourd’hui la capitale la plus visitée au monde, c’est parce qu’il y a plus de 500 ouvrage écrits sur cette ville », signale –t-il.

En dehors de cela, l’auteur de Les fantômes du Brésil conseille la création de l’environnement littéraire de Porto- Novo. Cela consiste à mettre en place des centres de lecture, des prix littéraires, de manière à converger les jeunes vers le loisir qui élève, qui permet de  voyager à travers les livres.

Les professeurs Léonard Padanou Didjoho, Romuald Thibozo, le gestionnaire du patrimoine, Richard Sogan, l’Environnementaliste Apollinaire Oussou Lio et le doctorant en histoire des religions Ricardo Kissoé sont, sans être exhaustifs les autres panélistes du colloque.

Au total, le colloque, sous la houlette du Professeur Bienvenu Koudjo a mobilisé 15 scientifiques pour à peu près une vingtaine de sujets.

Il y est suggéré entre autres la création de la bibliothèque municipale de Porto- Novo, l’élaboration d’un document renfermant les mesures pour redéfinir le circuit touristique de la cité aux trois noms (Hogbonou- Adjatcè- Porto- Novo).

Esckil AGBO

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