Chêne de bambou de Liss Kihindou: le roman de la citoyenneté mondiale

Chêne de bambou : ainsi est titré le premier roman de la jeune écrivaine congolaise Liss Kihindou paru aux éditions Anibwé au cours de l’année 2013. Elle y a démontré la  cohabitation sans gêne et sans faille des continents africain et européen.

Précédemment reconnue par ses deux recueils de nouvelles : « J’espère » publié en 2005 et « Dénotations et folie », en 2007, Liss Kihindou sort enfin son premier roman. Chêne de bambou, un roman épistolaire mettant en conversation deux jeunes filles qui communiquent par courrier électronique sur leurs continents respectifs. Miya, la fille du continent noir et Inès, l’Européenne. Consciente de l’évolution actuelle des sciences et technologies nouvelles, l’auteure a su choisir l’internet comme moyen de communication entre les deux correspondants. Ainsi, plongée dans les réalités technologiques contemporaines, Liss Kihindou a créé, via Miya et Inès deux univers qui s’illustrent dans l’expression « chêne de bambou ». Le mot chêne renvoyant à l’Europe et bambou, à l’Afrique. Les deux filles se racontent les événements qui marquent leurs continents respectifs. Elles ont eu à aborder plusieurs sujets notamment l’homosexualité, le racisme, le mariage et la mode. A travers ce roman épistolaire, rédigé dans un français facile, Liss Kihindou a réussi à révéler une autre facette des liens qu’entretiennent les deux continents. Ainsi, étale l’auteure, à travers les deux principaux personnages, Miya et Inès les relations fraternelles entre l’Afrique et l’Europe. Mais elle y met également en évidence le brassage culturel, la conjugaison des civilisations pour une civilisation mondiale. Par conséquent, elle rejoint les voix qui disent qu’on ne peut plus vivre aujourd’hui les yeux exclusivement tournés vers soi. Se faisant, l’individu ne peut plus être citoyen de son seul pays mais du monde entier, un citoyen universel. Il est nécessaire de souligner que « Chêne de bambou » est le titre du texte manuscrit de Miya, lequel à son tour a donné son nom à l’ouvrage. Le premier roman de la Congolaise Liss Kihindou est, à cet effet, non seulement épistolaire mais également mis en abyme.

 

Esckil AGBO