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Cheick Amadou Kotondi : « L’Unima est la plus vieille association artistique et culturelle au monde »

En juin 2016 à Tolossa, il est reconduit à la tête de la commission Afrique de l’Union Internationale de la Marionnette(Unima). A cette occasion, l’homme a été plébiscité membre du bureau mondial de l’institution. Une fierté continentale que le Nigérien Cheick Amadou Kotondi partage à travers cette interview. Il est l’invité du 2ème numéro de notre rubrique L’Entretien de la Semaine.

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Dekartcom : Monsieur le Président, veuillez en quelques mots nous présenter l’Unima.
Cheik Amadou Kotondi : L’Union Internationale de la Marionnette est la plus vieille association artistique et culturelle au monde. Elle a été créée en 1929, donc, longtemps avant la création de l’ONU. Les artistes ont vu le besoin de se mettre en union pour pouvoir défendre l’art de la marionnette. Aujourd’hui, cette association est présente dans plus de 90 pays au monde.

Comment avez- vous connu cette association ?
(Il sourit). Vous savez quand on fait une activité, on se donne tous les moyens pour évoluer. On cherche ceux ou celles qui font la même chose que soi. C’est comme cela que dans mes recherches, j’ai su l’existence de l’Unima. Je me suis directement adressé aux responsables. C’était au début des années 90. Au nombre des conditions qu’ils m’avaient indiquées, je devrais avoir au moins dix marionnettistes alors que je n’avais que moi seul.

Du coup, j’ai développé une série de formations à des jeunes nigériens qui aimaient plus au moins les marionnettes. Au bout d’un an, je me suis retrouvé avec plus de vingt personnes qui ont pris le chemin de la marionnette. J’ai fait le même travail à l’intérieur du pays et nous avons fini par organiser notre première assemblée générale où nous avons installé le bureau Unima- Niger. Mais déjà, au Burkina Faso, il y avait un centre – Unima présidé par Athanase Kabré. Avec lui, nous avons émis des projets de développement de l’art de la marionnette dans la sous- région. Au Niamey, nous avons continué les travaux jusqu’à ce que l’Unima – Niger soit reconnue.

Du Niger, vous coiffez désormais l’Unima – Afrique
Oui, toujours dans le but de structurer l’univers de la marionnette sur le continent, nous avons décidé de créer la commission Afrique de l’Unima. Il y a eu un premier président qui a fait un mandat de quatre ans. Pendant son mandat, j’ai beaucoup lutté pour le développement de la marionnette dans la sous- région. J’ai été d’abord désigné Président de zone (Afrique centrale et Afrique de l’Ouest). Je faisais vraiment un travail de promotion des marionnettes.

Nous avons poursuivi les combats jusqu’à un nouveau congrès. Puisque l’Unima est une institution démocratique où tout le monde peut être candidat, alors j’ai exprimé ma candidature. Il y avait d’autres candidats africains, mais c’est moi qui étais élu. C’était 2012 pour un mandat de quatre ans.

Veuillez – nous présenter le bilan de ce premier mandat
Au cours de ce mandat, j’ai notamment œuvré pour que les marionnettistes africains se connaissent. J’ai tenu la première rencontre des centres- Unima de l’Afrique de l’Ouest. On l’a organisée à Ouagadougou pendant le festival Rendez- vous chez nous de Boniface Kagambega. Au cours des discussions, nous avons émis l’idée de tenir la première rencontre africaine de la marionnette. Nous avons réussi à l’organiser en marge de la 9ème édition du MASA à Abidjan. Nous avons aussi favorisé la création de plusieurs centres – Unima dont celui du Bénin.

C’est certainement ce dévouement pour la promotion de la marionnette qui a favorisé votre réélection à la tête de l’Unima- Afrique.
(Il reste silencieux un instant et sourit). C’est l’œuvre de Dieu. J’ai été effectivement réélu en juin 2016 pendant le congrès de Tolossa Président de la commission – Afrique et élu membre du bureau mondial qui est composé de dix-huit personnes. Je suis le seul Africain dans ce bureau.

Qu’est – ce que les marionnettistes africains peuvent attendre de vous, en tant que membre du bureau mondial ?
Je dois travailler davantage pour promouvoir la marionnette africaine. Je lutterai pour trouver sur tous les festivals majeurs du continent un plateau pour la marionnette. Je vais continuer la multiplication des centres. Pour cette année 2017, nous allons installer le centre de la République Démocratique du Congo ; nous allons relancer les travaux au Sénégal. En Guinée, nous avons beaucoup de formations à donner. Le besoin est important dans ce pays…

Qu’est- ce que cela vous fait d’être le seul Africain dans ce bureau ?
C’est une fierté, un honneur mais en même temps un lourd fardeau. Je représente l’Afrique dans le bureau mondial. Je représente tout un continent et tous les actes que je pose sont ou doivent être posés au nom de ce continent. Si les différents centres Unima d’Afrique ne m’aident pas, j’ai peur de me casser le cou.

Monsieur le Président, nous abordons la dernière ligne de cet entretien : le festival Bijini Bijini. Parlez- nous en.
Bijini Bijini est un festival qui œuvre pour la promotion de l’art de la marionnette. On a commencé depuis 2005 mais les réflexions allant dans ce sens ont commencé cinq ans plus tôt. De la première édition en 2005, nous avons tenu huit éditions. Mais à un certain moment, nous nous sommes essoufflés ; ce qui nous a obligés à prendre une pause.

Je me battais presque seul avec mon équipe d’organisation. Il n’y avait pas un appui conséquent qui suivait notre dévouement.

Pendant quatre ans le festival n’a pas eu lieu. Cette année, nous relançons l’événement et il devient désormais Festival International des arts de la rue Bijini Bijini. La marionnette fait partie des arts de la rue. On n’a pas besoin de salles conventionnelles avant de faire les spectacles.

Où et quand se tiendra donc la nouvelle édition ?
LA 9ème édition du festival Bijini Bijini se tiendra du 16 au 20 juin 2017 à Niamey et à Dossoh.

Quelles sont les innovations dans cette édition ?
Nous plaçons la formation au centre de cette édition. Les jeunes nigériens ont besoin de formation dans les différents secteurs de l’art. Avant le démarrage officiel du festival, plusieurs ateliers sont prévus pour les jeunes acteurs culturels de Niamey et de ses environs. Nous allons entre autres les entretenir sur les techniques de montage de marionnettes géantes.

Plusieurs rencontres professionnelles sont aussi prévues de même qu’un atelier d’échange avec les journalistes culturels de la sous- région.

Combien de pays attendez- vous sur cette édition ?
Nous attendons une quinzaine de pays aussi bien de l’Afrique que l’Europe.

Réalisation : Esckil AGBO / ©Dekartcom_2017

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