Affiche DEKart Expo 2015 Bénin Royal Hotel
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Atelier: Cénacle expérimental
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«Cénacle expérimental», c’est le nom d’un atelier de formation de jeunes artistes plasticiens du Bénin qui s’ouvre dés ce mercredi  1er avril au Café Cauris Coquillage à Togbin à Cotonou. Initié par le plasticien béninois,  Charly d’Almeida, cet atelier  qui dure jusqu’au 9 avril 2015, se propose entre autres, de doter les participants de davantage de rudiments, susceptibles de les aider à mieux entreprendre et réussir leur carrière. Rencontré à quelques heures du démarrage de l’atelier, Charly d’Almeida parle de l’événement, de ses motivations et en  profite pour lancer un appel de solidarité aux artistes béninois.

Qu’entendez-vous par «Cénacle expérimental» ?
Le «Cénacle expérimental» est un tout nouveau concept, conçu autour d’une trilogie, relative à la rencontre, l’échange et la création dans le domaine de l’art plastique.
Pensé et conçu par l’association Mibo, dont j’assure la présidence, depuis quelques années, ce projet ambitionne  de contribuer à l’éclosion de nouveaux talents artistiques dans le domaine de l’art contemporain au Bénin.

Ne trouvez-vous pas un peu prétentieux, d’organiser une formation à l’intention de vos pairs artistes ?
Dans une corporation, il y a plusieurs générations qui se succèdent et parviennent quelques fois à se côtoyer. Moi je suis d’une certaine génération et cette formation s’adresse à une ou deux générations après celle à laquelle j’appartiens.
Je doute que vouloir assister, donner un coup de main, et proposer une orientation à de jeunes frères ayant fait la même  option professionnelle que soi, ressemble  à de la prétention. Loin de moi cette idée.  En toute modestie, au cours de ma modeste carrière d’artiste plasticien, j’ai eu l’occasion de beaucoup voyager et de rencontrer plusieurs artistes et acheteurs de l’art à travers le monde. Cette expérience m’a édifié et m’a permis d’être ce que je suis aujourd’hui. Mon ambition est de partager mes expériences avec mes jeunes frères artistes plasticiens et de les informer sur les exigences du marché de l’art et sur certains pièges auxquels sont confrontés les artistes dans la gestion quotidienne de leur carrière. Ne pouvant pas le faire individuellement, j’ai choisi d’initier un cadre assez formel pour les rencontrer. Et c’est ce qui se traduit à travers l’organisation du «Cénacle expérimental».  Vous savez, quand vous êtes jeune, et que vous désirez embrasser une carrière, il vous est plus facile d’éviter certains pièges quand vous êtes coaché par un devancier qui accepte bien de partager les résultats de ses expériences avec vous. Quelques membres de ma génération ont été victimes du rejet de certains de nos devanciers. Des gens nous ont même fermé les portes de leurs ateliers et je crois que, d’une façon ou une autre, nous en sommes frustrés. C’est cette frustration que je veux éviter aux jeunes artistes. Je souhaite qu’ils aient une boussole, qu’ils puissent pouvoir compter sur certains de leurs ainés afin qu’ils s’épanouissent davantage dans leur art.

En quoi consiste cette première édition du «Cénacle expérimental» ?
Le «Cénacle expérimental» est un atelier de formation de jeunes artistes plasticiens qui s’ouvre dés le 1er avril ??????????2015 sur le site du complexe hôtelier, Café cauris coquillages, à Togbin et qui dure jusqu’au 09 avril prochain.
Au total une dizaine d’artistes, dont, Adjélè Sika Da Silveira, Constantine Gbétoho, Elon-m Catilina Tossou, Mahoussi Pierre Ahodoto, Achille Adonon, Damas Joseph, Lionel Férrèol Yamadjako, Eliane Aïsso, et Sébastien Boko, participent à cette formation.
Ils seront hébergés sur le site de l’événement, et disposeront d’un espace et d’instruments de travail. Chacun se laissera aller à son inspiration sur une période de huit jours au cours de laquelle ils travailleront sur un thème relatif à la liberté. Notre ambition est de les mettre en condition de travail tout en créant une ambiance de convivialité, d’amitié et d’entraide mutuelle.  Toutefois, il y aura aussi des échanges autour de nombreuses thématiques, telles le langage des couleurs dans l’expression artistique, la confection des couleurs, l’initiation aux  techniques de marketing et de vente susceptibles de les aider à mieux argumenter et structurer leur langage. Ils bénéficieront également de techniques appropriées pour l’emballage,  l’entretien, la sauvegarde et la pérennisation de leurs œuvres.
Il s’agira d’ultimes moments d’échanges et de partage autour de grandes thématiques et techniques de l’art contemporain. Je leur parlerai de mon expérience d’artiste plasticien, mais aussi d’autres artistes, pas des moindres,  qui sont également sollicités pour apporter leur contribution à cette initiative collective. Après les travaux en atelier, le 09 avril prochain, nous procéderons à une journée porte ouverte, au cours de laquelle nous inviterons le public à visiter le site de la résidence et à apprécier les œuvres réalisées par les artistes au cours de leur formation. Cela se fera dans une ambiance de jour de fête, autour d’une grande animation artistique, musicale et humoriste. Mieux, le 11 avril prochain,  les œuvres des artistes seront en exposition à l’institut français de Cotonou, où elles seront soumises à l’appréciation des sponsors et autres personnalités du marché de l’art.

Quel est le but d’un tel événement?
Le but de cet atelier de formation est de doter les participants de rudiments nécessaires pour une meilleure orientation de leur carrière professionnelle. Nous souhaitons qu’à la fin de cette résidence d’artistes, les participants  soient plus professionnels et capables de mieux se prendre en charge.

D’où provient le financement de cet atelier de formation ?
Le Cénacle expérimental, bénéficie du Fonds d’aide à la culture  et de bien d’autres apports tels que ceux des entreprises, Servair, Bgfi, «Les trois mousquetaires», Maxafrica, Sipic Sarl, la Direction de la promotion artistique et culturelle et plusieurs autres structures et personnalités ayant compris l’enjeu d’une telle initiative.

Avez-vous un appel à lancer aux artistes participants ?
J’exhorte les participants à faire preuve de beaucoup de sérieux et d’assiduité au cours de la formation. Il ne s’agira pas de les soumettre à de rudes épreuves, mais plutôt à les impliquer dans un système d’échange et de création assez conviviaux. Mais je profite de l’occasion, pour demander à d’autres artistes d’une certaine génération disposés à faire davantage, de ne point hésiter. C’est vraiment difficile d’entreprendre un tel projet assez bénévole, mais nous n’avions pas le droit de sacrifier nos jeunes frères sous aucun prétexte.

Propos recueillis par Franck Raoul PEDRO

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