Cameroun : Armand Thierry Nguéle présente son projet Label Digital

La distribution numérique ou distribution en ligne est un acte commercial qui consiste à collecter et à fournir des contenus multimédia tels la musique, les films, les logiciels ou encore les jeux vidéo à une clientèle en ligne sans avoir besoin d’utiliser un support physique conventionnel. Ce procédé désormais en expansion profite de la force des technologies internet pour contourner les méthodes classiques de distribution.

Les progrès des technologies numériques ont révolutionné la consommation de médias ces dernières années. La consommation de musique numérique, qu’elle passe par la diffusion en continu («streaming») ou le téléchargement, est bien établie, et la demande des consommateurs favorise des évolutions semblables dans les secteurs du cinéma, de la télévision et des jeux vidéo. En résumé, un distributeur online se charge généralement de collecter du contenu multimédia, de le livrer sur des plateformes généralement appelées store ou marché d’applications. Il suffira de trouver celle qui répondra le mieux aux attentes et à l’univers de l’artiste. Il est à rappeler tout de même aux artistes et autres que les labels de distribution ne sont pas des magiciens, ils sont justes des facilitateurs en utilisant les nouvelles technologies de l’informations, comme mode de promotion donc au préalable, le produit qui arrive doit être un produit fini bien mature et bien senti pour mieux accrocher sa cible, car le dernier mot appartient aux mélomanes. Armand Thierry Nguele propriétaire d’un label de distribution en ligne nous en dit plus sur l’évolution et la révolution du marché de la musique digitale à l’ère de l’internet.

 

Dekartcom : Bonjour Armand Nguelé, vous êtes le promoteur d’un studio de distribution en ligne, jeune agence digitale basée à Douala. Vous avez récemment lancé le projet Label Digital, une plateforme spécialisée dans la distribution de musique en ligne et les services numériques pour artistes et labels indépendants. Parlez-nous un peu de ce projet. Quelles sont vos motivations ?
Armand Nguelé : Personnellement, je côtoie les industries créatives et numériques depuis plus d’une décennie. Mon parcours et la modeste expérience accumulée m’ont permis de me rendre compte que les services de mon agence pouvaient être d’un appoint considérable dans le vaste chantier de la professionnalisation du secteur musical local. En réalité, nos environnements culturels et musicaux ont besoin de s’arrimer elles-aussi à la modernité, et ceci passe par une bonne sensibilisation des acteurs de ces secteurs là à la maitrise des technologies internet et des nouveaux canaux de consommation de la musique.

En fait, le Label Digital est un service de notre agence de communication. Il s’agit d’une plateforme de distribution digitale et de services numériques dédiées aux artistes et labels indépendants. Nos motivations sont simples : permettre aux artistes de vivre de leur création tout en les aidant à mieux se vendre sur l’international. Identifier les besoins du secteur musical local pour se professionnaliser. La consommation de musique numérique, qu’elle passe par la diffusion en continu («streaming») ou le téléchargement, est bien établie, et la demande des consommateurs favorise des évolutions semblables dans les secteurs du cinéma, de la télévision et des jeux vidéo.

 

Entre distributeur et ‘’agrégateur’’, est- ce qu’il y a vraiment une grande différence de services maintenant? Tous offrent-ils le même support ou la même technologie?
Pour bien comprendre, il existe trois façons de distribuer sa musique. La distribution directe qui consiste à négocier en direct et par site l’acquisition, la livraison des fichiers musicaux, les conditions de rémunération et les reporting. Avec cette méthode, on est en contact direct avec la boutique, il y a un échelon en moins dans le circuit de distribution. C’est donc plus lucratif puisqu’on négocie ses propres taux sans intermédiaire. Malheureusement dans ce format, les opérations de négociations doivent être multipliées pour chaque store.

Le deuxième procédé, l’agrégation de contenus qui consiste pour les agrégateurs à se charger de commercialiser la musique numérique auprès du grand public, en proposant une ou plusieurs types d’offres.

 

 

Pourquoi les artistes devraient aujourd’hui se tourner vers un distributeur digital pour promouvoir leurs produits au détriment de la distribution classique qu’est le CD et les maisons de disques ?
La distribution digitale est un moyen moderne de mise à disposition des contenus audiovisuels au-devant des consommateurs finaux. Compte tenu de l’évolution accélérée des technologies internet, les habitudes de consommation penchent quasi complètement vers le mode digital. Il est donc normal que les artistes qui constituent une offre de par leurs productions, s’arriment à cette tendance s’ils veulent atteindre leurs objectifs, qu’ils soient d’ordre financier, de notoriété ou autre.

De plus les possibilités qu’offre la distribution digitale en termes de couverture géographique, de ciblage, de statistiques par exemple, surpassent de très loin celles de la distribution classique, pour des coûts bien plus réduits. Ce qui est à l’avantage des artistes indépendants et des jeunes labels.

 

Par quels moyens accompagnez- vous vos artistes ?
Tout d’abord, il convient de préciser que ce sont les artistes de notre catalogue, non pas « nos » artistes. Cette nuance est nécessaire car beaucoup de personnes se laissent à penser que nous sommes une société de production musicale. La production est un métier bien spécifique. Pour l’instant notre démarche consiste à offrir un ensemble de prestations digitales qui accompagnement les artistes enregistrés dans notre catalogue. Tous ceux qui ont commis l’erreur de penser qu’il suffisait de posséder un ordinateur et une connexion internet pour survivre sur le digital ont vite déjanté. Le digital est un métier.

Nous leur offrons une présence certaine de leurs sorties sur plus de 1500 plateformes de distribution digitale faisant partie du réseau de distribution de notre partenaires Believe Digital. Puis nous activons une communication sur nos plateformes dont notre site internet www.label-digital.com et notre nuage social.

 

Quelles sont les clauses du contrat sur lesquelles il faut bien faire attention avant de s’engager avec un label digital ?
La clause principale sur laquelle nous portons l’attention à la souscription est celle sur la propriété intégrale des droits d’auteur de la sortie à distribuer. Notamment pour la vidéo, il est primordial d’être le propriétaire de tous les droits sur le produit qu’on nous soumet car les plateformes de diffusion, elles sont très pointilleuses à ce sujet. Le fait est que le processus de monétisation identifie chaque sortie et attribue un code de tracking. Ainsi si une vidéo est postée plusieurs fois par différents auteurs identifiés comme propriétaires, cela générera un conflit, et cela peut valoir la suspension de ladite vidéo et de la chaine de son titulaire de la plateforme de diffusion.

Quels sont les critères à retenir pour bien choisir son label digital?
D’abord il y a la légalité, c’est-à-dire s’assurer que ledit label a bel et bien une existence légale enregistrée selon les dispositions légale du territoire de sa juridiction. Ensuite, le réseau ou encore s’informer sur la force du réseau de distribution et partenaires dudit label. Enfin le catalogue, vérifier quels artistes font déjà partie du catalogue de ce label.

 

Quelles sont les relations que vous entretenez avec les autres distributeurs qui sont dans le digital comme Deezer, You tube, itunes, et d’autres grands label ?
Nous n’avons pas de rapport direct avec ces distributeurs. Nous sommes contractuellement liés à Believe Digital qui dispose du plus large réseau de distribution digitale. De ce fait, nous sommes liés à toutes les plateformes du réseau Believe Digital grâce à notre contrat avec ce dernier. Ainsi, nous avons un accès direct sur toutes les plateformes de distribution du réseau Belive Digital.

Quand on analyse ce que proposent des labels comme le vôtre, on est tenté de dire que, les artistes ne semblent plus être obligés de passer par des maisons de disques pour sortir leur musique comme c’était le cas avant. N’est- ce pas ?
Tel que nous l’avons précisé plus haut, nous proposons des services de distribution digitale et des services numériques additifs à valeur ajoutée permettant aux intéressés de capitaliser leur visibilité ou celle de leur projet par des approches professionnelles et personnalisées, adaptées à leurs cibles, leur contexte et leur budget, tout cela en restant fidèles à la devise de notre entité mère, les Studios ‘Darthie: …tout simplement créatifs!

 

Au finish quels conseils donneriez-vous aux artistes qui cherchent à trouver un meilleur label pour la promotion de leur projet?
Les acteurs et les professionnels de la musique chez nous doivent au préalable s’assurer du potentiel de leur offre musicale avant de s’aventurer sur les sentiers du numérique. Un projet artistique sans originalité, sans contenu ne retiendra l’attention de personne, encore moins sur internet. Il est donc important de considérer sa musique comme un produit et de la vendre comme tel.

Cela suppose une stratégie et des objectifs précis à atteindre et surtout à adapter au monde du showbiz. Avant de rechercher une entité de promotion, il faudrait s’assurer avant tout d’avoir bien pensé son projet dans toutes ses phases d’évolution. De l’idée ou inspiration, la vision ou objectif, la démarche ou stratégie ou plan, un style, les ressources ou budget etc. Une fois tous ces éléments réunis, la recherche d’un label ou autre entité de promotion n’en devient que plus aisée.

 

Réalisation : Edithe Valerie NGUEKAM, Douala – février 2017