Bonjour Bénin 2015: Pour démarrer la nouvelle année avec le rire à gorge déployée
27 décembre 2014
Musique : Le trio  de l’ex groupe Apouké  sur Bonjour Bénin 2015
28 décembre 2014

Bénin : L’appel de Claude Balogoun aux jeunes acteurs culturels

Profitant de l’occasion qui lui a été offerte, lors de la conférence de presse,  de l’équipe de « Bonjour Bénin », ce samedi 27 décembre 2014 à Cotonou, le Pdg de Gangan Production, Claude Balogoun a lancé un vibrant appel aux jeunes acteurs culturels de sa nation. Il les a priés  à  s’unir, à  travailler  ensemble afin de donner un visage nouveau à l’environnement artistique et culturel du pays.  Selon ses explications, les deux premières générations de la chaîne culturelle béninoise ont échoué dans leur mission. Rancunes, dissensions, commérages, individualisme, et bavardages malveillants caractérisent  leur période. Pour un assainissement du  secteur, croit savoir Claude Balogoun, il est nécessaire d’enterrer ces comportement rétrogrades pour, désormais, évoluer  en rangs serrés. Et c’est à la nouvelle génération qu’il incombe d’effectuer ce travail.

 

Lisez ici un extrait de ses propos.

« Je foule  souvent le pied  dans la fourmilière. L’administrateur Bardol m’a fait venir au FITHEB. Pour ceux qui ont suivi les grands événements ces derniers temps, vous n’avez vu ni mes orteils, ni mes cellules, ni ma petite barbichette.  Mais, je me suis donné pour plaisir de venir parce que j’ai pris pour habitude depuis un certain nombre d’années  de soutenir ceux qui initient des choses. Je prierais le Seigneur pour que notre initiative perdure.

Mais un coup de gueule quand même !

Nous sommes mauvais. Nous artistes, nous sommes mauvais. Où sont tes grands – frères ici aujourd’hui ? Il faut qu’on soit des passeurs, il faut qu’on fasse des passerelles. Nous  devons agir pour que les jeunes puissent nous accompagner dans ce que nous, on a démarré… Gohou, quand, nous on jouait dans les festivals, il nous regardait…  Mais aujourd’hui, il est très connu. Claude Balogoun n’est connu qu’à Cotonou. C’est malheureux ! Tout simplement parce qu’on ne travaille pas suffisamment ensemble. Et ça, c’est dramatique ! J’ai connu Gohou et Adama Dahico au même moment, dans les festivals. Si aujourd’hui, les deux programment leur festival au Bénin, Gohou aura plus de monde. Ceci, parce qu’il joue dans des séries, des films qui sont diffusés partout dans le monde.

Vous, jeunes, on a besoin que vous  jouiez pour nous.  Que vous veniez jouer pour nous sans nous demander de payer tout de suite. C’est cela qu’on veut.  Les projets ne manquent pas.  Mais vous ne venez pas. Chaque jeune qu’on invite vous demande, vous nous payez combien ? Or,  les Gohou ont travaillé, tourné longtemps, presque gratuitement. Et c’est lorsque les films ont commencé par être vendus et diffusés sur les télévisions qu’ils ont commencé  à rentabiliser leurs investissements qui étaient, le temps, leurs corps, leurs voix. Mais est- ce qu’au Bénin, nous sommes prêts à le faire ? Est- ce que vous jeunes, vous êtes prêts  à travailler ensemble.

Nous avons plusieurs générations d’acteurs culturels. On a les grands frères qui ont commencé, ils ont échoué, ils n’ont rien fait. Aujourd’hui, ils se fourvoient. Ils disent une chose, deux jours après, ils disent autre chose. Ils disent oui aujourd’hui. Quelques mois, après lorsqu’il y a l’argent, ils disent non. On a des grands frères qui ont laissé la chose pourrir, qui n’ont pas d’idéal.

Malheureusement, la génération qui a suivi qui  est  nous,  est encore plus pourrie. On est vicieux, on ne s’aime pas du tout. Et quand c’est comme ça, l’art béninois n’ira nulle part…

C’est à vous jeunes de régler tous ces problèmes. Soyez unis, restez- ensemble, travaillez ensemble. Initiez des choses ensemble. Ne faites pas comme vos grands frères. Nous sommes mauvais.  Ne nous imitez pas, s’il vous plaît. Si vous nous imitez, cela n’ira nulle part. »

Propos recueillis par Esckil AGBO

Share and Enjoy !

0Shares
0 0

Comments are closed.

0Shares
0