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Bénin- Film espagnol ADU: fierté béninoise et tristesse africaine autour d’une campagne européenne

Adù, le nouveau film produit par l’Espagnol Edmon Roch est d’une part révélateur sous plusieurs angles, de grands atouts que le Bénin est fier de vendre désormais pour les productions cinématographiques de grande envergure. D’autre part, c’est encore cette image noire de l’Afrique suivie de leçons de l’Occident sous prétexte de sensibilisation.

Juste deux semaines après sa sortie à Madrid, le long métrage Adù sur la migration des Africains vers l’Europe était en projection dans la soirée du jeudi 13 février 2020 à Cotonou. Ce n’est pas que le film sorti 31 janvier 2020 en Espagne est déjà disponible au Bénin. C’était une projection exclusive voulue par le producteur en témoignage de sa gratitude aux autorités béninoises pour la collaboration du Bénin dans cette réalisation de grande facture.

Edmon Roch est revenu pour dire merci au Bénin pour y avoir retrouvé ce décor complexe dont il rêvait pour réussir cette œuvre. «Ce films vous appartient. C’est tourné chez vous. J’ai trouvé un pays formidable. Je suis très content. C’est un film en voyage. On parle du Cameroun, de la Mauritanie, du Sénégal, etc. Mais tout est tourné ici.», témoigne le producteur espagnol à la fin de la projection à Cotonou. « Ce film est un exemple type de la diversité du décor que nous avons ici au Bénin », vend le producteur délégué au Bénin de Adù, Claude Balogoun, promoteur de Gangan productions. Adù offre au Bénin, une opportunité de révéler à l’international son paysage de tournage qu’il a à proposer au cinéma mondial de même que sa capacité en ressource humaine -que ça soit les acteurs que les techniciens- à répondre aux exigences des productions cinématographiques d’envergure internationale.

« Un concentré d’Afrique »


Les personnalités béninoises dont six ministres du gouvernement qui ont effectué le déplacement en nombre important de Canal Olympia jeudi était toutes fières de célébrer la révélation de ces potentialités de leur pays au cinéma. «Nous avons l’occasion de montrer notre pays le Bénin à travers une superbe production espagnole avec dès le 1er jour de sortie de film le 31 janvier dernier, 200 mille entrées. C’est distribué dans 400 salles. Ça veut dire qu’à travers l’Espagne, l’Europe, le monde, on découvrira le Bénin », se réjouit le ministre béninois du tourisme, de la culture et des arts, Jean-Michel Abimbola. « Le Bénin va se révéler à travers ses reliefs, ses paysages, ses professionnels du cinéma et à travers également l’hospitalité de tous les Béninois », ajoute-t-il, heureux de participer aussi à ce projet de promotion de la « destination Bénin » après l’ex-ministre de la culture et des sports, Oswald Homéky, qui avait autorisé et facilité le tournage de Adù au Bénin. « Le Bénin est un concentré d’Afrique ; vous avez tout ce que vous trouvez en Afrique ; ça veut dire que quand vous voulez jouer dans un décor africain, vous pouvez tout faire au Bénin », persiste le ministre du tourisme, de la culture et des arts.

En vérité…
Adù n’est pas qu’une «image positive, une image agréable du Bénin », du moins de l’Afrique vue à travers le Bénin. Même parlant toujours du décor, c’est aussi une Afrique qui ne fait pas la fierté. A l’écran occidental encore, une Afrique avec des toitures rouillées. Les objectifs ont capté l’insalubrité, des conditions sanitaires tristes même dans un centre de santé où les usagers sont à même le sol,un médecin ne disposant pas de matériel pour le diagnostic sur un enfant évolue à tâtons. C’est également une Afrique avec des moyens de transport désuet dans lesquels des hommes s’entassent. Aussi, une Afrique où l’enfant, la faune,… sont menacés. Pourtant, il n’y a pas,sur ce continent, que cette mauvaise image longtemps diffusée à l’Occident.

Il fallait peut-être pour l’auteur de Adù, faire cette mauvaise publicité à l’Afrique pour pouvoir évoquer dans le développement de sa thématique sur la migration, les problèmes du continent. Dans cette œuvre, il est question entre autres, de sensibiliser notamment les Africains contre l’immigration, les difficultés dont la mort sur le parcours de l’immigrant. Ceci, pour leur enseigner que certes, ils ont des problèmes dans leurs pays, mais ils doivent y rester pour les résoudre et non fuir à la quête d’autres destinations en prenant, adulte comme enfant, d’énormes risques.Si vous partez tous de l’Afrique, qui va régler vos problèmes ? Vos problèmes, réglez-les. La leçon est bien succincte dans Adù. Plus,l’Européen,pour ne pas dire l’Espagnol,y est présenté à côté de l’Africain comme l’homme qui protège mieux son territoire, les réserves naturelles et l’enfant. Edmon Roch a aussi su mieux vendre son pays à travers Adù.

Blaise Ahouansè

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