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Un nouvel espace culturel a officiellement ouvert ses portes le samedi 29 février 2020 à Porto-Novo. A l’occasion de la cérémonie d’inauguration dudit espace, il s’est également tenu, le vernissage d’une exposition collective dénommée « Béninoiseries ».
Situé au quartier Kpota Sandodo à l’entrée de la ville de Porto-Novo en quittant Cotonou, ‘’Case Nomade’’ est un espace créé pour combler un tant soit peu le grand vide culturel qui y prévaut malgré la kyrielle d’artistes talentueux issus de cette ville capitale. Une initiative de l’artiste plasticien et Designer Karimi Chouyouti, cet espace entend se dynamiser à travers une programmation régulière avec des expositions d’art, des ateliers artistiques et autres événements culturels. Au-delà d’une simple galerie d’art, Case nomade se veut un point de convergence où les artistes et artisans de Porto-Novo travaillent ensemble pour révéler les potentialités de la ville aux trois noms.
« On ne voulait pas seulement créer une galerie. On avait besoin aussi d’un modèle économique d’où la création d’un concept store. C’est-à-dire une galerie à la fois boutique et café » explique le promoteur dudit espace. Pour ce faire, ilmet à profit toute les ‘’petites mains’’ de son environnement immédiat. Des soudeurs, des tailleurs, des sérigraphes, des maraîchers et autres ouvriers participent au fonctionnement de l’espace. Car « nous essayons de créer une économie circulaire ». En plus de créer une communauté, Karimi Chouyouti veut changer la conscience collective en ce qui concerne certains stéréotypes. Ces stéréotypes qui sous-tendent que des Béninois ne peuvent pas travailler ensemble.
C’est d’ailleurs dans une telle optique que l’exposition collective qui marque le début des activités de Case nomade est titrée « Béninoiseries ». Ce mot souvent utilisé pour peindre la méchanceté et la perfidie du Béninois est réorienté. A en croire Karimi Chouyouti, le but est de positiver désormais ledit mot. « C’est une manière artistiquement parlant de créer la polémique. La béninoiserie, elle est ce que nous en faisons » dira-t-il.
Au tour de ce thème, les artistes Patricorel, Karimi Chouyouti, Simplice Ahouansou, Gérard Quénum et Sibylle Schwarz se sont exprimés. Ceci à travers une quarantaine d’œuvres dont des dessins, de la sculpture puis des tableaux et ce, sur divers supports que sont la toile, la natte, le carton et le bois.« Il faut transformer et sensibiliser. Pour moi la Béninoiserie, c’est utiliser peu de chose pour faire de grandes choses » insiste le promoteur de Case nomade.
Case nomade, c’est également une structure éco-engagée qui se caractérise par le recyclage. Le travail artistique du promoteur est d’ailleurs assez évocateur. En effet, Karimi Chouyouti utilise pour ses sculptures, des bois de cocotiers vieux de plus de 50 ans auxquels il redonne vie. Car passé cette durée de vie, le cocotier devient peu productif » nous avait-il confié en février 2019 lors de sa toute première exposition au Bénin à la Résidence de l’Union européenne à Cotonou.
Cette exposition dont la commissaire générale est Birgit Schryvers se poursuit jusqu’au mois de juin.
