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TOGO/ Le mois de la culture béninoise à Lomé : Trois artistes fusionnent pour célébrer 2 peuples.

De la gauche vers la droite Marius Dansou du Bénin, Cristelle Flagbo du Togo et Audace Aziakou du Bénin. Crédit photo: Dah Photography

Le vendredi 05 octobre 2018 s’est déroulé le vernissage d’une exposition collective à l’Institut français du Togo dans le cadre de la 1ère édition de l’initiative « Le mois de la culture béninoise à Lomé ». Ce vernissage réunissant deux artistes béninois et une togolaise a été tant riche en émotion, qu’en partage pour les 2 peuples.

Des toiles de couleurs vives, des sculptures captivantes, une série de photographies expressive et des visiteurs impressionnés. C’est le vernissage de l’exposition collective de la plasticienne Cristelle Flagbo du Togo, du sculpteur Marius Dansou et du photographe Audace Aziakou, tous deux du Bénin. Tenu dans la soirée du vendredi 5 octobre 2018 à la Médiathèque de l’Institut français du Togo, ce vernissage s’inscrit dans le cadre du « Mois de la culture béninoise à Lomé ».

En présence d’un public de divers horizons, venu nombreux vivre cet événement de brassage interculturel entre le Bénin et le Togo, les artistes ont surtout passé de forts messages en plus de la beauté qu’incarnent leurs œuvres. Des toiles de Cristelle Flagbo qui font appel à ‘’l’identité de l’être humain’’ aux sculptures de Marius Dansou qui font écho aux anciennes tresses en passant par la série photographique sur un rituel endogène d’Audace Aziakou, plusieurs thématiques ont été abordées. Avec une douzaine d’œuvres exposées dont 4 pour chaque artiste, le public a eu de la matière pour s’imprégner des richesses culturelles et cultuelles du monde en général et de l’Afrique en particulier.

Avec une prédominance du noir et du rouge, les toiles de Cristelle Flagbo flattent le regard et ce, à travers des couleurs vives. La plasticienne togolaise attire ainsi l’attention avant de transmettre des émotions. L’importance des valeurs ancestrales, le respect mutuel et l’amour sont tant de messages que véhiculent ses œuvre en vue de la solidité du ‘’vivre ensemble’’. Cette démarche, elle l’a traduite avec une œuvre peinte sur fond noir représentant un visage scarifié et titrée : « Identité ». « Les yeux sont le reflet de l’âme et le ‘’regard’’ constitue la première forme d’expression chez l’être humain », indique-t-elle pour justifier le titre de l’œuvre « Regard ». Néanmoins,loin d’imposer son point de vue aux visiteurs, la plasticienne précise que sa satisfaction réside dans la manière dont chaque humain communique avec ses œuvres et en fait sa propre interprétation.

Tout comme Cristelle Flagbo, Audace Aziakou fait aussi appel au regard. Avec sa série photographique intitulée : « Regard d’autre : rituel de séparation », ce photographe béninois raconte l’histoire d’une personne à la quête d’un nouvel ‘’être’’. Ici, tout en montrant sans dévoiler, il capture le processus d’une cérémonie cultuelle visant à régénérer l’Être. A travers 4 photographies que sont « Au seuil des lieux sacrés », « Le labyrinthe du couvent », « Sacrifice de réparation » et « Clôture », l’artiste raconte l’espoir d’un avenir meilleur (mieux être).Sur deux des photographies l’on perçoit une femme ‘’blanche’’ en plein exercice rituel. Un peu comme pour rendre la chose universelle, cette présence pourrait également s’assimiler à ce besoin qu’éprouve chaque être humain de s’affranchir du joug de la souffrance quel que soit sa couleur de peau.

Minutieusement réalisées, les sculptures de Marius Dansou quant à elles, portent une touche de ‘’nostalgie’’.Le sculpteur, avec ses bustes de femmes portant de longues coiffures, renvoie à l’époque où les tresses naturelles étaient encore prisées.Quand bien même l’universalité des coiffures sculptées est revendiquée, l’on ne peut s’empêcher de penser aux tresses africaines qui, en voie de disparition,se distinguent par une esthétique remarquable.« C’est impressionnant ! Regarde la finesse avec laquelle cette œuvre est sculptée », laisse entendre, un visiteur fasciné devant une œuvre de Marius Dansou. Par sa technique axée sur les barres de fer, le bois et l’aluminium, il a emballé plus d’un à ce rendez-vous d’art.

Devant ces œuvres pourtant chacune une extrême délicatesse et suscitant questionnement puis admiration, les échanges ont été plutôt riche entre profanes et spécialistes du domaine des arts.

L’exposition se poursuit à l’Institut français de Lomé jusqu’au dimanche 28 octobre 2018, date de la clôture du « Mois de la culture béninoise à Lomé ».

Inès Fèliho – MCBL2018 / Lomé

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