Les catalogues de l’artiste peintre plasticienne Christelle YAOVI
14 septembre 2014
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Rentrée des spectacles à l’Ifb Miriam Makeba réincarnée dans Nadège Bada par la Cie Doguicimi-Théâtre

Miriam Makeba, la diva sud-africaine, icône mondiale de la musique africaine dont la voie continue de résonner un peu partout dans le monde 06ans après sa mort, était de retour samedi dernier à la rentrée des spectacles de l’Institut français du Bénin (Ifb) dans une réincarnation matérialisée dans la jeune artiste béninoise, Nadège Bada qui a fait une prestation magistrale dans la comédie musicale « Miriam Makeba » présentée par la Cie Doguicimi-Théâtre du metteur en scène Gérard Tolohin.

Olivier Ribouis (Journal la Nouvelle Tribune)

 

Cie Doguicimi-Théâtre

Cie Doguicimi-Théâtre

«Je t’aime comme un fou. Je t’aime quand tu chantes. Je t’aime quand tu m’ignores. Je t’aime quand je suis en transe. Je t’aime quand je meurs. Elle m’a fini. Elle m’a désuni. Je t’aime pour tes lèvres pulpeuses, je t’aime Miriam ». Walter, un de ses millions de millions de fanatiques, d’amoureux de Miriam Makeba, qui se refusent d’accepter la disparition depuis 06ans, de la diva, versait, du haut de la scène, ses délires dans le public réuni samedi soir sous la paillote de l’Institut français du Bénin à l’occasion de la rentrée des spectacles après un mois de repos. Il sonnait 20h56 min, heure de Cotonou, nous sommes engagés dans « Miriam Makeba », une comédie musicale présentée par la Cie Doguicimi-Théâtre du metteur en scène Gérard Tolohin. «Prends-moi ! Enfermes-moi ! Ligotes-moi ! … Je renie Dieu pour t’avoir Miriam…». Walter le balayeur qui s’accrochait tendrement à son balaie comme si c’était Miriam, n’avait pas encore fini avec ses propos délirants malgré toute les tentatives de son ami pour le ramener à la raison, pour qu’il se rende à l’évidence de la disparition de la diva sud –africaine. Pourtant, c’est lui qui aura raison. Miriam Makeba est encore vivante, du moins elle s’est réincarnée dans le corps d’une béninoise, Nadège Bada, celle qui avait fait le chœur dans le très populaire morceau « Hovivè » d’Alex cool.

Le retour de Makeba

«Malaïkaaaaaaa ! na kuté ina malaiiiika». Elle est revenue pour donner raison à Walter et tous les fous d’elles qui croient qu’elle est encore vivante. La mélodie vocale, les gestuelles, la tenue sur scène, les coups d’yeux, le sourire, le physique… tout y était sauf le visage trop arrondi de Nadège Bada, l’incarnation vivante de celle qu’on prénommait Zenzi, dimunitif d’Uzenzile qui signifie «Tu ne dois t’en prendre qu’à toi-même ». «Malaïka », «Si keleli Africa», «Patapata», «Maske nada», «Africa Sun set»… d’un morceau à un autre, Nadège et au piano, son compagnon de scène, Célestin Adjomahi, grand maître de musique, ancien membre du groupe poly-rythmo, arrachaient des applaudissements nourris du public composé de grandes personnalités culturelles du Bénin, et aussi de jeunes qui ne connaissaient pas Makeba. Ils ont pu découvrir pour certains et redécouvrir pour les autres qui était, sur scène, cette Makeba dont on parle si tant. C’était, a montré Nadège, cet artiste qui recherchait l’harmonie avec son musicien avec qui elle échange titre après titre pour une communion entre sa voie et les airs qu’il joue. C’était l’artiste de la perfection, celle qui accentuait son ton ou l’adoucissait, quand il le faut, pour passer son message. Elle chantait l’Amour sous toutes ses formes, dénonçait les traitements inhumains de l’apartheid, amusait, égayait. La musique avec elle, était un tout complet de texte et d’instrumental. Cet exploit, raconte Nadège, c’est «en écoutant les morceaux, la diva sud-africaine, en essayant de se laisser transporter par sa musique » qu’elle l’a réussi ajoutant que « Miriam Makeba est un exemple qu’elle veut imiter ». Le génie de ce spectacle, Gérard Tolohin, dira que c’était pour rendre hommage à Makeba, une icône de la musique africaine qu’il admire qu’il l’a créé. Mais l’idée est née quand il a vu Nathalie Hounvo Yèkpè qui, dit-il, ressemble à Wini Mandela, l’épouse de Madiba, mais la comédienne béninoise lui a parlé de Zenzi.

 

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