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Ralphanie Mwana Kongo,écrivaine congolaise : « La littérature féminine congolaise peine à convaincre »

Ralphanie Mwana Kongo est une jeune auteure du Congo Brazzaville. Elle vit depuis environ onze ans en France. Auteure au départ et chroniqueuse littéraire à l’arrivée, elle a publié en 2013 chez l’Harmattan, La boue de saint- pierre, un roman de 154 pages. Dans le magazine Amina, on retrouve également  plusieurs de ses nouvelles.
Dekartcom l’a rencontrée pour vous.

Entretien

Ralphanie Mwana Kongo,écrivaine congolaise

Ralphanie Mwana Kongo,écrivaine congolaise

Vous êtes – écrivaine, et vraie actrice de la chaîne littéraire africaine, notamment celle du Congo. Dites- nous, comment vous êtes venue à l’écriture ?
Mon intérêt pour l’écriture est né de ma passion pour la lecture. Enfant, j’aimais beaucoup lire, et très vite j’ai ressenti le besoin d’écrire de petites histoires que je gardais pour moi. A l’âge de 9 ans, je rêvais déjà de devenir écrivain.

A quel moment de la journée, de la semaine, du mois ou de l’année, vous écrivez ?
Je n’ai pas de moment d’écriture précis. J’écris quand l’inspiration me vient. Mais l’écriture est au centre même de ma vie, c’est ce qui me caractérise et me fait bien me sentir.

L’écriture pour vous, c’est quoi ?
A la fois une passion et un impérieux besoin. J’aime écrire sur tout : ce que je vois, ce que je pense, ce que j’espère.

Quel est son état actuel dans votre pays d’origine, le Congo ?
Le Congo Brazzaville est connu pour compter parmi ses nombreux écrivains de grands noms de la littéraire francophone d’expression française, dont la figure contemporaine la plus connue est sans doute Alain Mabanckou. C’est un pays avec une littéraire très prolifique.

Parlant de l’écriture féminine au Bénin, Florent Couao Zotti, dans l’une de ses chroniques a dit qu’il s’agit d’une littérature discrète et poussive. Qu’en est- il pour celle du Congo ?
La littérature féminine congolaise est balbutiante. Les femmes ne sont pas encore parvenues à se hisser au sommet, à s’imposer par la qualité et la consistance des œuvres qu’elles produisent.

Les femmes de la chaîne littéraire congolaise sont – elles encouragées dans leurs initiatives ? Si oui, comment ? Si non, qu’est- ce qui vous le faites dire ?
Oui, je peux dire honnêtement qu’elles le sont. Elles disposent de plus en plus d’espaces où elles peuvent s’exprimer et parler de leur travail, on s’intéresse à ce qu’elles font. Mais je pense qu’elles peinent encore malgré tout à convaincre et à susciter un véritable intérêt.

Vous vivez en Europe. Dites- nous, comment vous y défendez la littérature congolaise, singulièrement, celle féminine.
Je lis beaucoup d’auteurs Congolais, je m’intéresse aux œuvres produites ; et quand un auteur me convainc par la qualité de son travail, je n’hésite pas à parler de lui autour de moi.

Etes-vous sensible à la critique littéraire ?
J’aime lire un livre, mais aussi pouvoir l’interpréter, le juger sur son fond et sa forme, donner mon appréciation. J’ai par ailleurs été chroniqueuse pour le Collectif Palabres Autour des Arts qui organise des réunions littéraires sur Paris et fait la promotion des œuvres Afro-caribéennes.
Nous avons en juillet dernier tenu une université d’été autour de la question de la critique en littérature africaine. Une rencontre animée par le bloggeur littéraire Laréus Gangoueus à laquelle ont participé des auteurs comme Sami Tchak et des critiques comme Zacharie Acafou. La critique littéraire est utile pour l’auteur qui la reçoit, mais aussi pour ceux qui veulent se lancer dans l’aventure de l’écriture.

Quels conseils donneriez- vous à nos lectrices qui ont envie de devenir écrivaine comme vous ?
Je n’ai pas vraiment de conseils à donner. Quand la passion est là, tout vient avec le temps ; on s’améliore, on élargit son horizon de création. Mais une chose reste sûre : il faut beaucoup lire pour prétendre bien écrire, et il faut surtout être ouvert(e) à la critique et tenir compte de l’avis des lecteurs.

 

Réalisation : Esckil AGBO/ @dekartcom.net

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