La 24ème édition du Fespaco se poursuit à Ouagadougou et, jeudi 05 mars dernier, a lieu la première projection du film « Timbuktu » du réalisateur franco- mauritanien, Abderrahmane Sissako. A l’entrée du Ciné burkina où est prévue ladite projection, l’atmosphère était tendre, tout le monde voulant coûte que coûte regarder le long – métrage de cent minutes.
Plusieurs cinéphiles n’ont pas eu la chance de voir, ce jeudi 05 mars 2015, le film Timbuktu. La devanture du ciné Burkina était noire de monde, déjà à 16 heures alors qu’il est programmé pour passer à 18h30. La salle d’environ 600 places, à cette heure précise, et même un peu plus tôt, était pleine à craquer. Les festivaliers du Fespaco 2015 voulaient voir ce qui est caché dans ce long métrage qui a eu, il n’y a pas longtemps, sept césars.
Les plus habiles et qui sont venus quatre voire six heures avant la projection ont eu la chance. Mais pas tous. Certains d’entre eux, ticket en mains, sont repartis à l’hôtel, déçus. C’est le cas du réalisateur béninois Wilfried Batcho qui a prévu retourner à Dassa où il vit vendredi 06 mars. Las de rester debout dans la longue queue qui semble interminable, il déclare : « Je n’ai pas eu la chance de regarder Timbuktu pour lequel je suis essentiellement venu au Fespaco. »
Un journaliste et directeur d’une radio au Burkina Faso, tout furieux sort de la maison et lance : « Fespaco 2015, c’est la merde. On ne devrait pas programmer Timbktu juste après « Cellule 512 » du Burkinabé Missa Hébié. Selon les explications du professionnel des médias, ces deux films sont très intéressants et incitants. Les programmer de manière consécutive est un tort du comité d’organisation vis- à – vis des cinéphiles et festivaliers.
Dame Naffisath, fonctionnaire à Ouagadougou est aussi venue pour Timbuktu. La quarantaine environ, l’occasion n’a pas été favorable pour elle. Comme des milliers de festivaliers, restés dehors au cours de la projection, elle n’a pas pu regarder la célèbre fiction d’Abderrahmane Sissako. « Je n’ai jamais assisté à un pareil fespaco », fait- elle remarquer à son entourage. Toutefois, elle pense revenir le lendemain [vendredi 06 mars 2015] pour, de nouveau, tenter sa chance, la deuxième projection du film étant prévue pour ce jour.
Timbuktu, souligne-t-on, est le retour sur le drame des habitants de Tombouctou au Mali au cours de l’année 2012- 2013. Ils avaient été sous le joug des islamistes où la charia était de mise. Quelques jours avant le démarrage du festival, le film a été, dans un premier temps, retiré de la compétition officielle. Avant d’être réhabilité, pratiquement, à la veille de l’ouverture de la biennale.
Esckil AGBO/ Envoyé spéciale à Ouagadougou