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9 octobre 2015Enroulé d’une masse visiblement pesante de chaînes, l’artiste plasticien performeur et installateur, Eric Mèdéda a marqué samedi dernier, les esprits à la 3ème édition de la Nuit Blanche à l’Institut français de Cotonou. Son message, dénoncer les « lois qui sont inventées par les hommes et qui empêchent les hommes d’être libres ».
A bas traités et lois que se donnent les hommes sur terre ! Eric Mèdéda, artiste plasticien
Performance d’Eric Mèdéda alias Doudou, artiste plasticien.
Crédit Photo: Dekartcom.net
performeur et installateur, n’en veut pas. Et il l’a dit samedi dernier dans sa performance déambulatoire à la Nuit Blanche. Le corps scintillant d’huile, le plasticien trapu au physique d’un véritable esclave de la série américaine « Racines », s’est enroulé de longues et pesantes chaînes pour s’insurger contre l’embrigadement des libertés. « Les chaines dans ma performance, représentent pour chacun de nous, ces lois qui sont inventées par les hommes et qui empêchent les hommes d’être libres » a-t-il expliqué à La Nouvelle Tribune, une fois dans les coulisses où on a pu constater sur son corps, les traces et égratignures de la masse de fer. « A qui la liberté ? Qui est libre ? » Voilà le titre interrogatif de sa performance a-t-il dit. A la suite de ces interrogations, l’artiste se demande dans quoi l’homme pourrait-t-il trouver la liberté. Citant en exemple le mariage, Eric constate que le bonheur auquel on aspire en s’unissant avec une femme n’est pas souvent au rendez-vous. « Tu te maries pour être heureuse avec ton épouse. Mais, il y a les interdictions. La religion t’interdit plein de choses, la famille t’interdit plein de choses et la société aussi ». Chez l’artiste, absence de liberté rime avec absence de bonheur.
« La Dudh, nous empêche d’être libres»
Eric, l’homme vêtu de chaînes, est incontestablement un polémiste. Pour la Déclaration universelle des droits de l’homme(Dudh), document culte des défenseurs des droits de l’homme est une chaîne pour les hommes. « La Déclaration universelle des droits de l’homme, lisez ces multiples lois qui sont dans ce document, ça nous empêche d’être libre » a-t-il tempêté à La Nouvelle Tribune.
Pas de liberté pour le président
En plus d’être polémiste, l’artiste est défenseur de la liberté absolue. Pour lui, les
Performance d’Eric Mèdéda alias Doudou, artiste plasticien.
Crédit Photo: Dekartcom.net
présidents, fuissent-ils de pays dits « démocratiques » ne sont pas libre. « Nous sommes dans un pays démocratique, nous dit-on, mais regardez, le président de la République aujourd’hui n’a pas la liberté. Il a bien envie de circuler seul, de marcher pour aller jusqu’à Tokpa, mais il ne peut pas» lance Eric qui constate aussi que les journalistes n’ont pas le droit d’écrire ce qu’ils veulent au Bénin.
Même dans la tombe
« Finalement qui est libre ?, Je me pose la question » l’artiste plasticien performeur continue de s’interroger. A l’en croire, c’est une erreur de croire qu’après la mort, on est enfin libéré de la servitude dans le monde des vivants. « Même jusqu’à notre mort, ces lois nous suivent » affirme Eric qui s’explique « Allez au PK14, vous verrez. On te met une plaque, on dit » tu es décédé tant », on ne considère plus ta date de naissance. Ton cercueil est là et chacun vient voler ce qu’il veut et on retrouvera tes ossements quelque part ». Pour lui, « la liberté n’existe pas ». « On se pose la question : Qui est libre ? Même le cadavre de notre grand-père n’est pas libre. Un charlatan quelque part, serait en train de boire calmement dans le crâne de votre grand-père ».
