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Symposium sur les arts vodoun : Le Bénin assainit le chemin de son tourisme

Symposium sur les arts vodoun

Le développement du tourisme à travers la valorisation des potentiels endogènes, est l’objectif poursuivi par les organisateurs du symposium sur les arts vodoun, tenu le samedi 18 février 2017 à la salle bleu du Palais des congrès de Cotonou.

Noir de monde, notamment de dignitaires de cultes – vodoun, d’enseignants – chercheurs, de journalistes et de curieux était le palais des congrès, ce samedi matin.Vêtus de leurs plus riches et majestueuses tenues, le nombre important de rois et dignitaires de cultes vodoun donnait l’impression qu’on était dans une cour royale. C’est la prestation du slameur Amagbégnon dont la substance des chansons vénérait la gloire du vodoun qui a donné le top de la manifestation. Le chevauchement du son du saxophone et de la guitare donnait une harmonie sonore, laquelle, indiscutablement a émerveillé l’auditoire.

Les interventions
Mathieu BAH, vice-président du comité d’organisation, a, dans son discours inaugural déclare : « ce symposium, qui devrait nous conduire dans les mois à venir à un grand Festival international des arts vodoun, entend contribuer à une meilleur compréhension des arts vodoun et de son intégration dans le développement du tourisme au Bénin.

Il permet également de sensibiliser les responsables des cultes vodoun et les promoteurs touristiques sur le potentiel économique des arts d’une part et de répertorier les atouts culturels historiques et géographiques du Bénin. C’est aussi une occasion d’évaluer les capacités et de jeter les bases pour une meilleure organisation du tourisme au Bénin.

Dans cette même lancée, le Directeur de l’Agence de promotion du patrimoine et du tourisme, José Pliya mentionne « le tourisme, c’est un scénario, c’est une fiction, une mise en scène, c’est une histoire à raconter. Et c’est ce qui manque au tourisme béninois ». Il exhorte de ce fait, les Béninois à optimiser, s’approprier et valoriser le vodoun à travers une bonne mise en scène. Pour terminer, il indique : « le vodoun est une richesse qui peut remplacer la culture de coton au Bénin ». Ces propos ont suscité beaucoup de questions de la part des participants et les échanges ont été fructueux.

Le documentaire sur la demande de retour des objets d’arts du Danxomè.

Au cours du symposium, le film intitulé « Stupéfiant », réalisé par des occidentaux et qui retrace une enquête sur l’incapacité du Bénin à accueillir ces objets. Pour eux, le Bénin ne dispose pas encore d’infrastructures capables d’accueillir et de conserver convenablement ces objets précieux. La projection est suivie de plusieurs commentaires dont les principaux sont de Ousmane Alédji, Gabin Djimassè et Dandi Gnamou.

Le premier, après avoir raconté une de ses expériences en Belgique, affirme que : c’est une honte que des Béninois payent très cher pour regarder dans un musée les vestiges de ses ancêtres et pire avec une mauvaise interprétation.

Gabin Djimassè, conservateur du musée d’Abomey signale avoir découvert une grande partie de ces objets dans une maison privée appartenant à un compagnon du Général Dodds. Selon ses mots, il a pu mettre la main sur un nombre important de ces pièces volées qu’il garde jalousement chez lui. Lesdites pièces, une fois profanées, ne pouvaient être retournées au palais sans un rituel.

Dandi Gnamou, fille d’un dignitaire du culte ‘’Tata’’ et agrégée de droit. Elle a mis en lumière les difficultés inhérentes au retour des objets d’arts du Danxomè. Pour elle, les œuvres d’art sont universelles et inaliénables. Universelles en ce sens que partout où se trouvent ces objets, ils constituent un patrimoine mondial. Les œuvres d’art sont inaliénables dès qu’elles sont gardées avec beaucoup de soin et exposées pour nourrir la mémoire de toute l’humanité.

Dans cette logique, elle expose les difficultés liées à la signature de certaines conventions internationales notamment celles de 1970 et 1971 relatives à l’importation et à l’exportation des objets d’art.

Et comme pour illustrer les propos de Mme Gnamou, Bienvenu Houngbédji, Directeur des affaires juridiques du Ministère des affaires étrangères, sort une copie de la convention de 1970, ceci à la surprise de toute l’assistance.

L’art culinaire vodoun

Ablo

Ablo

Il s’agit là d’une surprise que les organisateurs de la cérémonie avaient réservée aux participants. Au déjeuner, vous avez le choix parmi différents mets partagés généralement lors des rituels vodoun. Il y avait par exemple du manioc bouilli, de la friture à base de l’huile rouge, du gâteau de maïs enroulé dans feuille de plante appelé ‘’kanji’’ etc.

Ces mets sont cuisinés sans complément de produit industriel. C’est du naturel. Chaque plat a un rôle spécifique au cours du rituel vodoun. L’art culinaire vodoun est vendable et peut participer au développement du tourisme.

Pour les organisateurs, le Bénin devrait être une destination naturelle pour les Afro-Brésiliens, les Antillais, une grande partie de la population des pays de l’Amérique latine et d’Europe du fait du rôle qui a été le sien dans le commerce triangulaire. Les sites historiques de Ouidah et le parc national de la Pendjari ne devraient plus être les seules lieux d’attraction touristiques du Bénin. Mais que le vodoun, au-delà de sa dimension cultuelle, est d’une grande richesse culturelle.

Le Vodoun : une source d’inspiration artistique

Le vodoun, photo prise le 10 janvier 2017 à ouidah par Tognidaho lors de la fête officielle de "VODOUN" au Bénin.

Le vodoun, photo prise le 10 janvier 2017 à ouidah par Tognidaho lors de la fête officielle de « VODOUN » au Bénin.

Comme par le passé, le vodoun continue d’être une véritable source d’inspiration pour les artistes. Ce constat a naturellement conduit les organisateurs à programmer une communication consacrée à ce concept : Les arts d’inspiration vodoun et l’art en général : quel rapport ?

Pour le développement du thème, Ignace Yétchénou, artiste comédien, réalisateur et directeur adjoint de la Direction de la cinématographie, Modeste Affama, artiste plasticien et Florent Eustache Hessou ont démontré comment ils arrivent à capter le message invisible du vodoun et le transmettre de façon matérielle à travers les différents œuvres produites.

La peinture, la sculpture, la musique…peuvent être d’inspiration vodoun. Une idée appuyée par Ignace Yétchénou en ces termes : « Quand je vois les ‘’Zomadonou’’ en spectacle, il s’agit d’un défilé de mode en pays vodoun. Je vais donc ajouter au chant, à la danse, au rythme, le port vestimentaire comme quelque chose qui fait la distinction des différentes divinités.

Du Sakpata, nous connaissons la jupe, les farandoles. J’attire vos attentions sur ces choses là pour vous dire qu’en réalité, nous avons tous intérêt à aller puiser dans ces choses là’’. Cet artiste continue à travers des exemples incontestables. Il ajoute : ‘’certains grands artistes l’ont compris. Quand la voix unique d’Angélique Kidjo va prêter et emprunter au couvent des’’Yaoitcha, ces paroles : ina djoléé adjoloko, ina djoléé adjolo dé, oko doéé, okodoéé… cela a eu du succès. L’ouvrage ‘’arbre fétiche’’ de l’écrivain béninois Jean Pliya est inspiré du vodoun’’.

Gouvernance dans le royaume d’Abomey, quelle leçon pour le Bénin démocratique ? : Cas du Tofa

Fa

Fa

Il ne s’agit pas ici du roi Toffa. Mais plutôt d’une forme d’expression du vodou. Le nom Tofa est composé est de deux noms. To qui signifie le pays, la population… le fa désigne ce qu’on appelle la géomancie. C’est un ensemble de signes dont la disposition permet de renseigner sur situation actuelle ou à venir. Il convient de souligner que seuls les initiés arrivent à décrypter ces signes.

En effet, la consultation du tofa a commencé au cours du règne du roi Agadja. C’est une tradition au Bénin. Le tofa prédit les beaux et les mauvais jours. Il intervient dans la désignation des dirigeants dans le royaume de Danxomè.

En somme, les discussions au cours de ce symposium ont été très riches. Les résolutions issues de cette rencontre porteront certainement de bons fruits. Une prise de conscience est nécessaire pour faire barrière aux collectionneurs qui vident les musées de leurs plus précieuses pièces. Une mise en scène effective permettra la valorisation des arts vodoun par conséquent développera le tourisme au Bénin.

Hubert KIDJASSOU, Stagiaire

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