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Ousmane Alédji au sujet du CA/ FITHEB:« Ce que nous pourrions reprocher, c’est la précipitation »

Il était le grand absent à la cérémonie d’installation du Conseil d’Administration du Festival International de Théâtre du Bénin (CA/FITHEB), le jeudi 04 juin 2015. Cela est peut- être passé inaperçu. Mais dekartcom l’a remarqué et s’est rapproché de l’homme. Lui, c’est Ousmane Alédji, Directeur par intérim de l’institution.

Lisez les mots

Dekartcom : Monsieur le Directeur, le Conseil d’administration de votre institution est installé, il y a quelques jours. Dites- nous vos impressions.

Ousmane Alédji : Là-dessus, je n’ai pas beaucoup de commentaires à faire. Ce sont les réformes entamées depuis Grand-Popo qui se poursuivent. J’aurais aimé que la conduite de ces réformes soit fidèle à l’esprit des assises de Grand Popo et aux orientations approuvées par tous. Mais bon… je souhaite aux nouveaux conseillers installés, du courage.

Mais vous n’étiez pas à cette installation ! Vous a-t-on associé à ce processus?
Je ne sais pas vous répondre. Vous m’auriez vu là-bas si j’avais été d’accord sur l’ensemble des principes. Mes choix, je les assume ouvertement. Le FITHEB est un chantier important pour notre pays. J’estime qu’il ne faut rien bâcler, rien banaliser. Je pense qu’il y a quelques points d’achoppement entre les différents acteurs, qu’il reste aussi des arbitrages à faire. J’observe que mon avis n’a pas été requis. Sans doute parce qu’on le connaît. La dessus, j’insiste, le FITHEB est un patrimoine national et nous sommes tous comptables de ce qu’on en fait.Tous, sans exception ! Ce que nous laissons faire nous engage ; ce pourquoi nous nous battons nous engage, ce qui se fait sans nous, nous engage. Je n’ai pas le sentiment que les professionnels de théâtre que nous sommes, soyons aussi mobilisés que cela le demande.

Donc les textes qui régissent la procédure d’installation du Conseil sont violés.
Je ne saurais le dire, c’est l’autorité qui mène la barque. Je pense que le travail autour du FITHEB reste un chantier à perfectionner.

L’autorité a donc le droit de violer les textes.
A le droit … non. L’autorité, elle s’exprime de différentes façons. Elle peut s’exprimer aussi par le‘’ advienne que pourra’’.l’Autorité n’est pas expert culturel; elle n’a pas forcément compétence dans telle ou tellematière. Si vous ne la recadrez pas aussi souvent qu’il le faut, elle peut passer à côté. Donc, je ne pense pas que l’autorité, comme vous le dites, consciemment, viole les textes. Mais elle peut se tromper, comme tout le monde.

Dites-nous succinctement ce que vous reprochez au processus d’installation de ce Conseil.
Rien.

Vous bottez dehors ?
Ecoutez, je ne peux pas être dedans et dehors à la fois. Ce n’est donc pas à moi de parler. C’est justement ça notre problème. Je reproche à tout le corps des professionnels de théâtre du Bénin notre passivité, notre complicité tacite. Pourquoi laissons-nous faire ?Que craignons-nous ? Aucune autorité n’a vocation à écraser tout le monde, elle y a quel intérêt ? Quand vous n’avez personne en face, vous avancez. C’est une loi humaine. Tant que personne ne vous dit non, stop, vous avancez. C’est humain.

Une deuxième direction par intérim se prépare …
Pourquoi dites-vous cela ? Normalement, le Conseil d’Administration est fondé à faire appel à candidature pour la désignation d’un nouveau directeur. Les juristes vont nous éclairer sur leur légitimité. Mais, même si le décret portant nomination des membres du Conseil d’Administration n’a pas encore été officiellement pris par le chef de l’Etat, je crois que le conseil peut siéger, enfin… Je pense. Je ne suis pas juriste sinon ça se saurait. (rires)

Pour clore le sujet
Je pense qu’on a encore des efforts à faire.
Monsieur, le Directeur… merci

Réalisation : Esckil AGBO, Emmanuel Tometin

 

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