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Musique/Serge Ananou: « Mon nom ne dit pas encore grand- chose mais j’y travaille »

Serge Ananou artiste musicien

Serge Ananou est le seul artiste béninois retenu pour prendre part à la deuxième édition du Festival International des Musiques du Monde et des Arts d’Afrique (Womaaf) qui se tiendra les 28, 29 et 30 septembre 2017 à Tanger au Maroc. En attendant cet événement qu’il prépare activement avec ses musiciens, il s’ouvre à la famille du showbiz du Bénin à travers cet entretien. Le chanteur- guitariste est l’artiste du mois de juillet dans le groupe Acteurs Culturels Béninois de la Diaspora.

Dekartcom.net: Parlez – nous du début de votre carrière musicale.
Serge Ananou : J’ai commencé la musique à l’âge de 13 ans comme percussionniste au quartier et plus tard dans la chorale Kizito de la paroisse saint François d’ Assise de Fidjrossè. Ensuite, j’ai découvert la guitare par le biais d’un guitariste togolais (Marcelin) réfugié à Cotonou.

Ma mère et la chorale m’ont permis d’acheter ma première guitare (une très vieille guitare d’occasion) à 10.000fcfa et ce fut le début de cette aventure. J’ai quitté le collège et je suis rentré au lycée Coulibaly pour étudier la comptabilité, mais la musique a pris le dessus. J’ai chanté dans le groupe du lycée, participé à plusieurs concours intercollèges avec le Lycée avant de découvrir les clubs qu’on appelle au Bénin les cabarets. Les cabarets m’ont beaucoup formé. Je n’étais pas un dieu de la guitare ni un monstre, plutôt discret mais je faisais le job.

Vous évoluez en France comment et pourquoi avez-vous quitté le Bénin ?
Je suis venu en France pour rejoindre mon ex femme, la mère de mes enfants. Au début c’était une raison familiale. Aujourd’hui, si j’y suis encore, les raisons sont plus professionnelles que familiales.

Le Bénin s’identifie-t- il de par le monde à travers la musique, selon vous?
Mis à part quelques ténors de la musique béninoise tels que Angélique Kidjo, Lionel Louèkè , Waly Badarou, le Bénin est vraiment à la traîne sur la scène musicale internationale.

Il reste un gros travail musical et surtout un travail d’Esthétique (arrangements) pour exporter la musique béninoise à l’échelle internationale. Le Bénin regorge de beaucoup de talents. Malheureusement, c’est difficile de dissocier musique et business musicale aujourd’hui. La musique est donc du point de vue de tous les promoteurs et labels, un produit. Il faut juste faire attention à ne pas en perdre l’âme.

Et la culture béninoise, comment se porte- t- elle en France où vous vivez ?
Dans la communauté béninoise, il y a souvent des événements qui font vivre cette culture. Il faut noter que ce sont souvent des événements à caractère nostalgique pour la diaspora. Sinon chaque artiste se débrouille comme il peut, crée ses propres réseaux, mais il n’y a pas une vraie vitrine de la culture béninoise en France.

Néanmoins, il y a des jeunes qui créent des initiatives, de plateformes vidéos, de soirées de promotions, etc. La plupart du temps les artistes béninois boudent ces occasions.

Parlez- nous de vos activités culturelles dans ce pays et dites – nous de manière explicite comment vous parvenez à défendre et valoriser la culture béninoise dans ce pays ?
Comme je disais plus haut, je suis venu en France pour des raisons privées, mais très vite je me suis retrouvé à tourner en rond, n’ayant pas le niveau nécessaire pour une carrière musicale ici. Je suis donc allé me former quatre ans dans une école de musique dont un an au CFPM et trois ans à L’AMERICAN SCHOOL OF MODERN MUSIC (IMEP). J’ai enseigné la musique au conservatoire et en maison de quartier pendant sept ans, partager ma culture avec mes élèves et parallèlement j’ai mon groupe de cinq musiciens avec qui on fait la route (festivals, salles, etc..).

Mon tout premier album Bônou sorti en Janvier 2017 fait son petit bonhomme de chemin et est très bien accueilli par la presse international. Cela me fait énormément plaisir d’être un ambassadeur de la culture de mon pays, même si mon nom ne dit pas encore grand-chose aux gens. Mais j’y travaille.

Que dire pour conclure cet entretien ?
Je veux remercier le public béninois, tous les messages d’encouragement que j’ai reçu depuis la diffusion de mon clip Nouvônon à la télévision nationale. Je passerai très bientôt mettre l’album Bônou à la disposition du public béninois.

Réalisation: Esckil AGBO

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