Arts Contemporains: Le Centre de Lobozounkpa reçoit trois artistes vendredi prochain
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Cameroun_ Théâtre : « Les meilleures amies du monde » : Un cocktail artistique au féminin sublime au regard.
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Cameroun_ Théâtre : « Les meilleures amies du monde » : Un cocktail artistique au féminin sublime au regard

La couturière de la pièce de théâtre « les meilleurs amies du monde » a été présentée aux médias et à quelques invités privilégiés jeudi 18 mai dernier à l’Atelier 4 sise à bastos à Yaoundé.

« Les meilleures amies du monde » est une mise en scène de Ousmane Sali, metteur en scène du centre de formation culturelle atelier 4. Elle est adaptée par Jean Louis Moussinga, réalisateur producteur et formateur en théâtre. Pour sa première mise en scène dans les jardins de l’Atelier 4 à bastos, Ousmane Sali a choisi « les meilleures amies du monde » la plus célèbre et la plus représentée des pièces de la dramaturge israélienne Anat Gov. Une comédie en 5 actes qui lui a apparemment réussi. Dans ce scenario où le rire est souvent inquiet, l’esprit un peu tordu, et la légèreté, une apparence, les actrices ici aux nombres de six, trouvent naturellement leurs repères.

Savoureuse initiative. La dynamique petite compagnie de l’espace MD4 offre ici, un combo intégrant humour, interrogations, lamentations, prière, odes à la femme et doléances. Transposition d’un concept israélien, la formule a aussi le mérite d’investir un espace, les jardins de ce lieu culturel novateur sis, nouvelle route bastos dans la capitale camerounaise. Un espace qui paraît particulièrement propice à des représentations, car bien exploité, avec notamment son accès à la route qui facilite la mobilité. Il est transformé pour l’occasion en une salle de spectacle. Jeux de lumières, changement de décors, musique adaptée. Les techniciens s’y mettent aussi.

Le scénario nous présente ici l’amitié de trois femmes – Theresa, Lilly et Sophie – de leur réunion initiale dans une salle de bain à la fin de l’une année scolaire, à une réunion inopérante, vingt ans plus tard. Les meilleures amies commencent avec la jeune Lelly qui se promène dans la cour de l’école, Theresa et Sophie tout en fumant une clope, se plaignent du fait que Lilly ne les a pas invités à la fête qu’elle projette d’organiser. Vingt ans plus tard, les tromperies refont surface après moult péripéties de la vie et les désormais adultes Lilly, Sophie et Theresa se donnent rendez-vous pour discuter, afin de se dire des vérités. Brefs « une question de vie et de mort ». Ce sont six filles qui ont intervenu dans cette pièce, avec constamment des rebonds dans le passé pour nous relater l’histoire afin que le spectateur puisse s’approprier la pièce de bout en bout. Pendant le spectacle, le public est resté suspendu aux va et vient de ces actrices, talentueuses chacune dans sa réplique.

Un cocktail artistique au féminin.
Cette première représentation officielle devant un public choisi est le résultat d’un travail qui a duré 8 mois. On peut dire ici que les acteurs se sont donnés à fond vu le rendu. On a aimé la fougue de Sophie qui est un personnage à part entière et s’attribue le rôle de leader qui assume sa féminité dans le groupe. On est subjugué par la finesse de Theresa qui est finalement celle qui réussira à s’en sortir dans la vie avec une bonne situation, un mari et des enfants ce qui entrainera une jalousie exacerbée de la part de Sophie qui a passé son temps à manipuler les hommes et se retrouve toute seule, n’ayant que les épaules de ses copines pour pleurer. On est séduite par Lilly qui a vu son mariage cassé à cause de ses amies, et malgré tout a su garder la tête haute et continuer à avancer, à jouer le rôle de sapeurs pompiers pour faire taire les querelles permanentes entre ses deux copines.

Elle aura passé son temps à réconcilier les deux autres, à la fin se moquer d’elles et réclamer une autre considération de leur part. Une histoire de société qui nous ressemble, chacun se retrouve dans ces trois personnages. Une comédie qui n’est pas loin du quotidien et dont la mise en scène s’est moulue dans l’environnement du moment.

Ce délicieux scénario semble taillé sur mesure pour la formule conviviale du 1 à 6. Il est bien construit sur la forme et le fond. Les dialogues se distinguent par leur vivacité et leurs accents naturels. Une qualité importante dans ce contexte de proximité avec les spectateurs. Ils sont mis en bouche avec complète justesse par Armelle Charlie Etongo et Djoyem Melly dont on connaît les dons comiques, ici mis en valeur. En prime, les comédiennes entonnent aussi quelques chansons qu’elles accompagnent d’une belle chorégraphie. Un cocktail artistique au féminin sublime au regard.

Néanmoins, on déplore des scènes un peu osées qui apparaissent dans certaines parties de cette adaptation. Et pour celui qui regarde cette pièce pour la première fois, il peut se demander de prime à bord quelle est la cible visée. Il peut y avoir un sentiment de gène mais de courte durée, rapidement dissimulé par les belles répliques de Lily version adulte dans son accent « british » qui fait réagir à chaque fois le public. Pour le metteur en scène Ousmane Sali, cette pièce est à sa première véritable représentation et « je suis très content pour mes acteurs » ajoute –il. « Ce fut Un travail de longue haleine, pas facile du tout » selon lui, et qui crois en voyant le comportement des actrices lors de cette générale, cette représentation peut aller loin.

On peut dire pour finir que cette pièce sonne juste, arbore en même temps qu’un indéniable classicisme, une certaine modernité dans l’approche. Bien attendu il s’agit d’abord et avant tout d’un divertissement. Une pièce à voir et à conseiller en espérant que la formule réussira à séduire à la longue, et surtout à attirer des spectateurs autrement peu enclins au théâtre. A mon avis, tous les ingrédients me semblent réunis, en tout cas dans cette démarche sympathique pour que cette belle pièce d’Anat Gov fasse sa montée dans les grandes salles du pays… Et pourquoi pas à l’échelle internationale !

Edithe Valerie NGUEKAM, Douala – Mai 2017

Le Centre
Lobozounkpa Commune d’Abomey-Calavi (République du Bénin)
Facebook : Le Centre
Site internet : www.lecentredubenin.com
Adresse mail : lecentreinfo.benin@gmail.com
Téléphone : (+229) 62 93 29 10 – 97 29 32 00

Le Petit Musée de la Récade
Horaires d’ouverture : 10h00-12h30/15h00-18h30
Nous rejoindre / indication : Lobozounkpa (Atrokpocodji),
Première von à gauche avant le collège ˝La Plénitude˝ en venant de Cotonou.

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