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Bourrama Diarra, Coordonnateur de Ségou’Art 2016 : « Nous avons eu un très grand nombre de participants venant de l’étranger »

Bourrama Diarra, Coordonnateur de Ségou'Art 2016. Crédit Photo: Walaha Web Tv

Entre émotion et évaluation, le Coordonnateur de Ségou’Art 2016, Bourrama Diarra s’est confié à dekartcom, quelques heures après la clôture de la biennale.

Interview

Dekartcom : La première édition de Ségou’Art est allée à terme le dimanche 25 septembre dernier. Quels sont vos sentiments après ces 72 heures d’intenses activités autour des arts visuels africains ?
Bouurama Diarra : J’ai de très bonnes impressions. Lorsqu’on commençait les travaux de ce salon, on avait beaucoup d’inquiétudes. Une rencontre dédiée aux professionnels des arts, difficilement trouve de financement au Mali parce que les organismes qui arrivent à financer ces projets ne sont pas très nombreux, compte- tenu de la spécificité du domaine en question.

Aujourd’hui, nous sommes ravis de constater que nous avons eu un très grand nombre de participants, venant aussi bien de l’étranger que du Mali. C’est une réelle source de satisfaction pour moi.

Comment êtes vous venu à la sélection des jeunes artistes de l’exposition internationale ?
Nous avons fait un appel à candidature qui a été publié dans les média nationaux et internationaux. Par la suite, nous avons reçu au total 97 candidatures venant de l’étranger et 37 du Mali.

Un jury de sélection présidé par le Professeur Yacouba Konaté de la Côte d’Ivoire, accompagné d’Hélène Tissières de la Suisse et Osseynou Wade du Sénégal est arrivé à faire une sélection sur la base du travail de ces jeunes talents, sur le contenu et le fond de leurs œuvres. Finalement, quinze candidatures ont été retenues pour l’exposition internationale dont quatre Maliens et le reste, ce sont des étrangers venus de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Bénin, du Togo, du Maroc, de la République Démocratique du Congo.

Et les artistes séniors qui ont exposé pendant le salon, qu’en est- il pour eux ? Ont- ils été sélectionnés par affinité ?
Dans un premier temps, il faut tenir compte de l’aspect travail. L’objectif recherché en invitant ces artistes séniors, est de mettre en place des instances d’échanges entre artistes séniors et jeunes talents. Pour cela, il faut considérer les expériences de ces derniers, il faut tenir compte du travail et non de l’affinité. C’est ce que l’équipe de Ségou’Art a fait. Au total, nous avons eu 11 artistes séniors qui ont exposé dans le cadre du salon. Ils nous sont venus d’un peu partout dans le monde : Tunisie, France, Pologne, Seychelles…

Ont- ils vraiment échangé avec les jeunes ?
Je vous avoue que cela a été carrément un mélange. Autant les échanges ont été faits, autant les relations et les contacts ont été établis. Juste une anecdote : un exposant qui a été sélectionné dans l’exposition internationale nous a confirmé qu’il est ravi de venir à Ségou’Art, pas pour l’exposition de ces œuvres mais seulement pour avoir eu la chance et l’espace d’échanger avec les artistes séniors. C’est pour vous dire que notre perception de la chose, le partage d’expériences entre ces jeunes et les artistes aînés s’est réellement établi.

l’œuvre de Houda Ghorbel et Wadi Mhiri (Tunisie).  Technique: Installation Crédit Photo: Walaha Web Tv

l’œuvre de Houda Ghorbel et Wadi Mhiri (Tunisie).
Technique: Installation
Crédit Photo: Walaha Web Tv

Y aura-t-il une politique de suivre ces jeunes artistes après la biennale ?
Il y a une politique de les suivre bien sûr. Nous avons eu des échanges avec la direction artistique et les jeunes talents sélectionnés. Ce qui a été convenu, d’abord, c’est de créer un réseau de partage et de diffusion entre les membres mais aussi avec la direction artistique du salon parce que nous sommes à une première édition et notre envie, c’est de pérenniser la manifestation.

Nous allons maintenir les contacts non seulement par rapport au suivi mais aussi par rapport à la recommandation à d’autres salons partenaires, comme la biennale de Marrakech et le Dak’art.

Il y a eu un séminaire au cours duquel des propositions et recommandations ont été faites. Quelle sera la suite ? Ces suggestions, ne seront- elles pas rangées au placard ?
Toute la teneur de la chose, c’est l’objectif recherché qui est de faire réunir des experts nationaux et internationaux par rapport à la question de promotion de l’art contemporain africain. C’est justement pour porter les recommandations à un niveau supérieur. Si c’était juste pour garder ces recommandations à un niveau local ou national, on n’allait pas arriver à l’objectif recherché.

Monsieur le Coordonnateur, qu’est- ce que vous- même vous dites par rapport à la promotion de l’art contemporain africain ?
Je pense que la promotion des arts visuels n’était pas à un niveau de satisfaction. C’est ce qui a abouti à l’initiative de Ségou’art. C’est la première édition du genre au Mali et il s’agit de la croisée pour pouvoir arriver à l’atteinte de cet objectif- là.

Vous avez dit au début de l’entretien que vous êtes satisfaits. Si on vous donnait l’occasion de faire une évaluation et de vous noter, quelle moyenne attribueriez- vous à l’organisation de Ségou’art 2016 ?
(Il sourit) C’est difficile de se noter. Si on part simplement sur la base de l’objectif escompté qui était de pouvoir exposer un certain nombre d’artistes du Mali et d’ailleurs, de pouvoir réunir le nombre d’artistes que nous avons imaginé à l’initiative du forum, de pouvoir évaluer un peu la participation autant des galeristes, des collectionneurs qui devaient venir, moi, je vais attribuer une note modeste de 16/20.

Réalisation : Esckil AGBO, envoyé spécial de dekartcom à Ségou

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