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Littérature_ Désolé madame, j’épouse mon portable : Ezin Pierre DOGNON : un misogyne ?

Le recueil de nouvelles « Désolé madame, j’épouse mon portable », avant même d’être disponible dans les librairies s’illustre déjà comme une œuvre qui ne laissera personne indifférente. En effet, une quinzaine de jours après le lancement d’une campagne de communication pour annoncer sa sortie prévue pour ce 14 février, des voix qu’on peut qualifier poliment de « féministes » s’élèvent déjà pour s’insurger contre le titre de l’ouvrage et ce au finish pour tirer la conclusion selon laquelle son auteur Ezin Pierre Dognon, serait foncièrement contre la gente féminine. La rédaction de Dekartcom a mené sa petite enquête pour démêler le vrai du faux.

La semaine du 26 janvier, un audio d’un peu moins de cinq minutes a été abondamment relayé dans les groupes WhatsApp et Facebook dont les internautes sont de plus en plus férus. Dans celui-ci, on entend une femme qui s’en prend vertement à l’ouvrage « Désolé madame, j’épouse mon portable », dont elle dénonce le titre de même que l’attitude méprisante qui serait celle de son auteur à l’égard des femmes.

Mis à part cela, elle n’y est pas allée par quatre chemins pour remonter les bretelles à une autre femme qui est membre comme elle du groupe WhatsApp « Femmes engagées ». Ainsi, elle lui reproche d’avoir envoyé sur leur forum le visuel de la première de couverture annonçant la sortie de l’œuvre. Si l’on se fie à l’intonation de la voix de cette femme, on peut dire qu’elle est une quadragénaire, elle a après moult démonstrations en Fongbé (une langue locale du Bénin) tirée la conclusion que ce sont des hommes comme Ezin Pierre Dognon qui sont responsables du célibat des femmes.

Accusé Ezin Pierre Dogon : levez-vous !

l'Auteur, Ezin Pierre Dogon

l’Auteur, Ezin Pierre Dogon

Simple, ciblée et efficace depuis son lancement le 15 janvier la première phase de la communication autour de ce qui s’est révélé être le nouvel ouvrage d’Ezin Pierre Dognon a attiré tout de suite l’attention par la phrase « J’arrive …». Celle-ci a été suivie par d’autres usant de la personnification : je suis pathétique, je suis dramatique, je suis drôle, je suis tendance. C’est finalement le 25 janvier sur la page Facebook « Les livres de Ezin Pierre DOGNON », que l’auteur vendra la mèche à ses abonnés. Comme une mise en bouche, l’annonce « Je vous dévoile ma face mais pour en savoir plus sur mon contenu, abonnez-vous à cette page …» a laissé la place à un visuel démultiplié en trois sur lequel, l’on voit un homme absorbé par son portable et qui n’en avait cure de la femme qui se tenait derrière lui et à qui il a asséné tel un coup de massue cette phrase éponyme : « Désolé madame, j’épouse mon portable ».

Le visuel précise que l’ouvrage est préfacé par Jocelyne Sauvard. C’est le deuxième jet littéraire d’Ezin Pierre DOGNON qui a été consacré en 2015 comme meilleur manuscrit francophone pour le compte du Bénin dans le cadre du concours littéraire organisé par les Editions du net en France avec son œuvre « Dullah, la grosse énigme », une nouvelle également.

Ezin Pierre DOGNON : un misogyne ?
L’auteur a pris par le dessus de la jambe cet audio, et a fait du coup l’option de n’y accorder qu’une attention très relative. Au-delà de ce choix qu’il a fait, nous avons identifié cinq raisons qui peuvent valablement tempérer les ardeurs de cette fameuse dénonciatrice.

1- Le titre « Désolé madame, j’épouse mon portable » est une métaphore pour choquer dans l’espoir de changer l’attitude de cette « génération tête baissée » ;

2- C’est hâtif de juger l’auteur en se basant uniquement sur le titre du recueil de nouvelles sans en avoir lu le contenu ;

3- L’ouvrage a été préfacé par une femme dont la réputation n’est plus à démontrer. Il s’agit de l’écrivaine et biographe du Président Jacques Chirac, Jocelyne Sauvard. Subjuguée par la plume du jeune auteur, elle n’a pas pu s’empêcher de dire : « il est rare de découvrir chez un jeune auteur un style qui reverdit le monde de la nouvelle, genre délicieux s’il en est, oublié pendant longtemps, et réapparu en librairie avec ce recueil. Avec « Désolé Madame, j’épouse mon portable », Ezin Pierre Dognon crée la surprise. Si l’on commence par la nouvelle qui a donné son titre au livre, à la manière dont la description, les métaphores, les proverbes et expressions sont revisitées par son auteur, on pense qu’il est avant tout un humoriste… » ;

4- Parmi ceux qui ont pris la défense de l’auteur, il y a eu des femmes. La plus en verve se nomme Faissath Adamon Ibitokou. Elle a posté une publication sur sa page Facebook dans laquelle elle adressait deux questions à la dame qui est l’auteur des critiques à l’égard de l’œuvre et de son auteur. Faissath Adamon Ibitokou s’exprime en ces termes : « Madame, connaissez-vous la sagesse qui veut qu’on ne juge pas un livre par sa couverture ou son titre ? Avez vous au moins fait l’effort de chercher à lire ne serait-ce que le quart de ce recueil de nouvelles avant de vous lancer dans vos élans maladroits de féministe? Visiblement, vous n’avez pas la culture de la lecture sinon vous auriez cherché à lire. Loin d’honorer la femme, votre audio à travers lequel vous étalez toute votre ignorance démontre simplement que votre soit disant engagement féministe n’est que le fruit d’une simple recherche de visibilité, eh ben vous pouvez vous faire voir et connaitre autrement. En attendant, allez apprendre à lire… » ;

5- Ezin Pierre DOGNON a répondu dans un style humoristique qui lui est propre lorsqu’il a été interrogé sur le sujet en laissant entendre : « ma maman est une femme ». Cette phrase à notre sens, justifie tout. Les féministes de tout poil doivent donc attendre la sortie de l’œuvre le 14 février 2017, la lire avant de se prononcer. Ce n’est qu’en faisant une critique objective sur le fond et la forme que les uns et les autres pourront juger.

En attendant, la rédaction dekartcom vous propose au soir du 14 février sa chronique sur l’ouvrage. Elle souhaite bon vent et plein succès au recueil de nouvelles « Désolé madame, j’épouse mon portable ».

Esckil AGBO

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