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   La guerre des régions n’aura pas lieu de François T. Amoussou : L’autopsie de la disette béninoise

«  Le Bénin ne peut- il pas produire  des politiques autres que celles où dominent des ambitions personnelles, des tendances ethnocentriques et régionalistes, des pouvoirs claniques sans projet national structuré, des  égoïsmes nationaux  sans souci de développement, des regroupements à simple but  électoraliste? ». Telles est la question à laquelle, l’essayiste béninois François   Théodore Amousou a tenté de répondre dans son livre intitulé : La guerre des régions n’aura pas lieu. Paru aux éditions du Flamboyant à Cotonou, en 2014,  et étendu sur 137 pages,   cet opus  apparaît comme un appel à la conscience des filles et fils du pays, jadis, quartier latin de l’Afrique ; une invite au peuple béninois  à laquelle  l’auteur semble ne pas  résister.  Fatigué d’humer le vent de régionalisme qui souffle un peu partout dans le  pays que dirige depuis 2006 le président, chrétien protestant, né d’une famille musulmane  à Tchaourou dans le nord du Bénin, le 1er juillet 1952,  François  Théodore Amoussou a  sorti cet essai considéré comme la  solution pour un Bénin nouveau. Subdivisé en quatre chapitres et préfacé par le journaliste- écrivain Jérôme Carlos, le livre a abordé l’histoire du « Dahomey des années 1960 au Bénin d’aujourd’hui ». Parcourant toutes  les grandes périodes, les événements politiques majeurs  ayant marqué  la vie du Dahomey d’hier,  l’essayiste  conclut ou du moins a fait retenir  que  c’est le même problème qui persiste et qui  continue de sombrer  ses concitoyens  dans la disette. Les questions identitaires, les débats de personnes.  Comme son préfacier qui,   à la page 19 déclare : «  il  est ainsi loisible d’ériger notre cécité en vertu et notre frilosité face à l’obstacle en qualité », Théodore F. Amoussou  pense  que ce sont les Béninois  mêmes  qui  constituent les freins au développement du pays.  Pour des raisons  d’intérêts égoïstes  et  individuels, ils entravent  tout processus  susceptible d’apporter le mieux- être au pays. Ce regrettable comportement des citoyens  et, notamment des dirigeants, a fait savoir l’auteur de La guerre des régions n’aura pas lieu  est remarquable au niveau de tous les régimes politiques  qu’a connus le Bénin.  Tout est convergé vers le moi, et l’esprit de vie d’équipe et de combat pour l’intérêt  collectif s’est éclipsé, laissant place au favoritisme, au népotisme et au régionalisme.  Ce sont donc les maux qui handicapent depuis les années 60 le décollage économique du pays du Feu Monseigneur Isidore de Souza.

Dans ce livre, Théodore François Amoussou,  a  redonné  donc corps   à l’histoire du Bénin.   Dans un français facile, il a déroulé l’aventure du Bénin des  indépendances à ce jour. Un exercice l’ayant conduit à se rendre compte que dans  son pays, l’argent a pris le dessus sur toutes les vertus, « les députés transhumants  marchandent leur vote  à l’Assemblée nationale» et la « jeunesse est devenue maître de l’art d’arnaquer ». En un mot, l’auteur s’est mis évidence que tout va mal chez lui. Mais l’espoir est encore permis.

C’est peut – être pour cela,  que,   dans les troisième et quatrième chapitres  de son  essai, il  a fait de vives suggestions pour  un Bénin réellement émergent.  Des propositions non utopiques apparaissant comme des remèdes aux  divers maux dont souffre la nation béninoise  aussi  bien sur le plan politique  que  sociologique.   En clair,  selon La guerre des régions n’aura pas lieu, les débats de personnes doivent se substituer en  débats  qui favorisent  le vrai développement. C’est donc le livre pour « réinventer la politique du Bénin  afin d’asseoir  un système qui ne laisse aucune place aux revendications de défenses ethniques ».   François Théodore Amoussou, par cet ouvrage chante ainsi la fin  des luttes intestines,  fragilisant les procédures  et  projets pour le véritable progrès du Bénin.  C’est une arme pour la lutte contre la pauvreté. Tout Béninois lettré doit  s’en approprier.

Esckil AGBO

 

 

 

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