Ils n’ont pas besoin de parler. Il suffit de jeter un coup d’œil sur leurs œuvres exposées, depuis ce 1er août 2014, sur la place historique Jean- Bayol de Porto- Novo pour se rendre compte de leur mécontentement. Ils sont déçus de la manière dont leur pays est géré depuis 54 ans. Notamment sur le plan culturel et spécifiquement dans le domaine de l’art plastique. Eux, ce sont les artistes plasticiens de la capitale. Après deux semaines de travaux en résidence, sept parmi ces peintres, sculpteurs et designers, avec à leur tête, l’artiste Philipe Houedanou alias Zount, ont décidé d’ouvrir au grand public le fruit de leur labeur. L’exposition, ils l’ont placée sous le thème : « Dépendance indépendance inter- dépendance : les artistes se prononcent ». Et c’est dans ce sens que chacun d’eux a orienté ses sculptures dans le cadre de cette activité qui prend fin le 17 août prochain. Ces professionnels de l’art, vivant dans la capitale de l’ancien Dahomey ont ainsi manifesté leur courroux contre la gestion du monde culturel de leur pays. Des tableaux, sculptures réalisés à base d’objets de récupération disent non à la politique de gestion de l’environnement culturel du Bénin.
Mais ce n’est pas seulement les critiques qui sont discernables sur leurs œuvres. L’artiste Zount et ses collègues ont également fait des suggestions pour l’assainissement du milieu artistique béninois. « « Ce n’est pas seulement les critiques que nous avons faites par le biais de nos sculptures. Quand vous les observez bien, vous allez constater que les mêmes objets d’art qui clament leurs ras-le- bol proposent aussi des voies à suivre pour éviter le pire. Nous apportons ainsi notre contribution à cette indépendance pour que les dirigeants puissent réfléchir autrement afin de donner à notre culture ses lettres de noblesse », a affirmé l’artiste Zount.
Esckil AGBO