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FITHEB 2018 : Parlons de la valeur artistique

Quelques heures après l’annonce des dates de la 14ème édition du Fitheb le 27 mars dernier, des langues se sont déliées. Les acteurs du théâtre dans leur majorité ont estimé que les chiffres annoncés par le Ministre du Tourisme, de la Culture et des Sports, Oswald Homéky n’expriment pas la grandeur de la biennale béninoise. Certains ont fustigé la diminution du budget, d’autres, le nombre de spectacles étrangers comme nationaux. FITHEB 2018 : La valeur artistique en débat.

La 14ème édition du Festival International de Théâtre du Bénin (FITHEB) se tiendra du 16 au 24 novembre 2018. Selon le point de presse que le Ministre Oswald Homéky a donné le 27 mars 2018, le budget pour son organisation est de 300 millions de francs CFA. L’édition accueillera 20 créations dont 10 du Bénin et 300 festivaliers. Beaucoup d’innovations sont prévues, à en croire M. Homéky.

Mais visiblement, les acteurs culturels notamment ceux du secteur théâtral ne sont pas contents des chiffres annoncés. Ils pensent que le FITHEB mérite mieux que le tableau du 27 mars dernier. Entre temps surnommé le plus grand festival de théâtre d’Afrique, le FITHEB risque de perdre cette qualité. Son positionnement est de plus en plus défaillant dans l’environnement des grands événements culturels du continent. Sa valeur artistique se déprime.

En 2016, le budget alloué à la biennale était de 330 millions de francs CFA. Soit 250 millions du budget national et 80 millions de l’ex Fonds d’Aide à la Culture. L’édition a enregistré neuf spectacles étrangers et neuf nationaux en programmation officielle et a mobilisé un peu plus de 300 festivaliers. Elle s’est déroulée dans cinq villes. Selon les informations que nous avons eues, c’est dans ce même budget que le Fitheb migratoire a été réalisé.

Lorsque nous analysons le déroulement de cette édition, nous constatons que le Directeur Erick Hector Hounkpè a opté pour la popularisation du Fitheb. Son crédo, semble –t-il est de ‘’ rendre le Fitheb’’ aux populations. Les spectacles proposés, notamment celui inaugural et la faible participation des directeurs de festivals étrangers justifient à notre avis cet aspect.

Avant lui, en 2014, Ousmane Alédji a travaillé pour une considération aussi bien nationale qu’étrangère. Il se plaisait, d’ailleurs à évoquer chaque fois la labellisation du FITHEB. La 12ème édition qu’il a tenue a été organisée en six mois avec un budget évalué à 180 millions de francs CFA. Ce budget lui a été rendu à une semaine de l’ouverture officielle. L’édition a offert une quarantaine de spectacles (toutes disciplines confondues) aux populations et ce, dans cinq villes.

Le Fitheb est donc soumis aux désirs de ses directeurs et à un budget qui évolue au gré du vent. Il souffre d’une politique devant lui conférer une valeur artistique qui fait rêver. Pour l’édition 2018, ses décideurs devront l’organiser pour un meilleur repositionnement sur l’échiquier continental des événements.

Esckil AGBO

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