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FITHEB 2018 : Les trois spectacles qui honorent le PAG dans la programmation

Patrice Talon, président de la République du Bénin. Photo prise lors du spectacle Kondo le Requin par Tognidaho

Nous pensons que programmer ces trois spectacles pour le compte de la 14ème édition du Festival International de Théâtre du Bénin (FITHEB) est une haute considération faite au Programme d’Action du Gouvernement (PAG). Notre vœu est que chacun d’eux puisse être joué dans au moins un établissement scolaire de chacune des six villes retenues.

 

Notre boussole ancestrale. Ph/DR

 

Le premier s’intitule Notre boussole ancestrale. Il est de la troupe les Messagers pour Raviver la Flamme Ancestrale (MRFA) que dirige le poète Gratien Ahouanmènou. Il s’agit d’une création qui, en 45 minutes explique de manière rationnelle et accessible le système Ifa, sa base binaire et sa sagesse existentielle et universelle.

C’est un spectacle- conférence interprété par Fadonougbo (comédien), Adébayô Hounsou (conteur) Hagbè Gopal Das (slameur) et Amagbégnon Eklou (slameur) et Gratien Ahouanmènou (poète). Il reproduit par des mots et des images la valeur sémantique des 256 signes du Fâ et expose à la jeune génération la vraie histoire des peuples noirs à travers ce patrimoine.

Le spectacle « Kondo le requin » crédit photo: Tognidaho

 

Le deuxième est Kondo le Requin. Une création de Kaïdara, jouée maintes fois devant de hautes personnalités, mais presque jamais devant les couches scolaire et estudiantine. La pièce est écrite par l’écrivain béninois Jean – Pliya et mise en scène par Tola Koukoui. Elle fait revisiter le court et mouvementé règne du Roi Gbêhanzin du Danxomè.

Celui-ci, à la mort de son père accéda au trône. Dans sa politique de gestion, il dit niet à toute convention devant aboutir à la prise du Danxomè par les Français. Contre ces derniers, Gbêhanzin, malgré les mises en gardes de l’oracle (Fâ) mène de longues guerres. Son armée, totalement décimée, il décide de se rendre au Général Dodds pour libérer ses sujets, frères et sœurs pris en otage par celui-ci. Toutefois, il ne se reconnaît point vaincu car, pense –t- il, est vraiment victorieux, celui qui, esseulé continue la lutte dans son cœur.

Kondo le requin raconte l’histoire de ce puissant royaume entre 1889 et 1894. Aux spectateurs, il fait découvrir plusieurs danses royales du Bénin, les arts vestimentaire, culinaire et l’hospitalité légendaire de ce pays. La cohérence entre les rythmes, les danses, les messages du corps et les rituels, les panégyriques royaux provoquent chez le spectateur un voyage imaginaire dans le Danxomè. Le décor proposé renvoie à la Cour royale du royaume, aux éléments architecturaux faits de la terre de barre, de bambou, de la paille et des bas – reliefs.

Danxomè Xo. Photo: Tognidaho 2014

 

Le troisième spectacle auquel, nous faisons appel, est Danxomè Xo. Il est écrit et mis en, scène par Patrice Toton. Un conte théâtralisé où le gong, résonnant raconte l’histoire de Danxomè, de sa fondation jusqu’à nos jours. Le spectacle corrige les mensonges imprimés dans ladite histoire et expose aux spectateurs un récit complet et vrai.
Il mélange proverbes, incantations, chants, conte et théâtre pour offrir du beau et du vrai aux populations.

« Notre boussole ancestrale », « Kondo, le Requin » et « Danxomè Xo » ont un point commun : le patrimoine culturel béninois. Les trois créations renvoient à une même problématique : la restitution de l’histoire africaine. Et qui parle de patrimoine ou d’histoire évoque implicitement le tourisme, ce mot clé du volet culturel du PAG.

Le PAG serait donc honoré si la direction générale du FITHEB inscrit ces trois spectacles dans sa programmation officielle pour le compte de la 14ème édition de la biennale, prévue pour novembre 2018.

Esckil AGBO

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