La voix de Thomas Sankara tonne, résonne et raisonne à Ouagadougoudou. Le célèbre et brave Chef d’Etat africain, après de longues années d’absence est de retour dans la capitale burkinabè avec ses discours éclatants, dépourvus de toute hypocrisie. Sankara n’est pas mort. Il est toujours parmi les siens. Et cela, le réalisateur suisse Christophe Cupelin l’a justifié à travers son film « Capitaine Thomas Sankara »
« Capitaine Thomas Sankara ». Un long – métrage de 90 minutes qui expose pour les uns et ré- expose pour les autres la bravoure du Président le plus aimé en Afrique. On y voit un Thomas Sankara, interpellant devant l’Organisation de l’unité africaine (Oua) ses homologues à utiliser sainement les ressources de l’Afrique noire. L’homme s’est opposé véhémentement à tout usage des moyens du continent des Sages pour rembourser un quelconque dû aux Occidentaux.
Thomas Sankara, avec la fougue et l’engagement qu’on lui reconnaît, devant l’Organisation des Nations Unies (Onu) se désole de l’inégalité sociale, de la ségrégation raciale en Afrique du Sud et de la guerre israélo- palestinienne. Pour ses quatre ans passés à la tête de la patrie des Hommes intègres, Thomas Sankara fait avancer le taux de scolarisation de 06 à 22%, double le PIB burkinabé et a construit des milliers d’hôpitaux.
Projeté, dans le cadre de la 24ème édition du Fespaco au Ciné Nerrwaya, le film revisite la période révolutionnaire de l’ex Haute- Volta. En 90 minutes, le réalisateur suisse parcourt les faits marquants de cette ère qui a débouché sur l’assassinat du héros panafricain dans un coup d’Etat militaire.
Le film révèle également, un Blaise Compaoré, tout le contraire de son aîné. Les vingt – années de règne du Président burkinabé, déchu, il y a quelques mois, ont été, peu ou prou passées au peigne fin dans le documentaire. Les cinéphiles ont noté qu’en 1/4 de siècle, ce dernier n’a pas égalé Thomas Sankara en réalisation et en engagement.
Au cours de la projection, chaque fois qu’ils voient l’image de l’ex – Chef d’Etat dans le film, ils expriment leur désolation par des hurlements à ne pas en finir. La preuve que Blaise Compaoré a complètement disparu du quotidien des Burkinabés.
Esckil AGBO/ Envoyé spécial à Ouagadougou