Cinéma : Alain Gomis présente « Félicité », son dernier film aux cinéphiles béninois

Le réalisateur Franco-sénégalais Alain Gomis a présenté ce vendredi 2 juin 2017 au public béninois son dernier film intitulé « Félicité ». Un long métrage qui a remporté en 2017 le Grand prix du jury à la Berlinale et l’Etalon d’or au Festival Panafricain des cinémas d’Ouagadougou (FESPACO). La projection de cette œuvre à l’Institut français de Cotonou est le fruit d’un partenariat entre l’Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel(ISMA) et l’Institut français du Bénin.

Dans un silence très curieux, les cinéphiles regardent avec grand intérêt le déroulement de « Félicité », ceci bien entendu après les mots de bienvenue du premier responsable de l’institut français de Cotonou.

 

« Félicité » est un long métrage du cinéaste Alain Gomis, mettant en scène une chanteuse de cabaret aux prises avec les vicissitudes de l’existence à Kinshasa. Ce film est inspiré selon son réalisateur, «des choses qui sont arrivées à des parents proches » de sa famille au Sénégal ».

Alain Gomis : « j’ai réalisé ce film pour rendre hommage aux femmes qui se battent seules pour satisfaire toute une famille ». Le personnage « Félicité » trouvera sa rédemption dans la musique. Elle y puise l’essentiel de ses revenus pour répondre à ses besoins et celui de son unique fils.

 

Dans le but d’éviter l’amputation d’une jambe fracassée de son enfant accidenté, Félicité, une femme orgueilleuse abandonne son orgueil, se rabaisse, s’humilie pour sauver son enfant. Malgré tous ses efforts, les médecins finissent par sauver l’enfant par amputation de la jambe. Félicité s’écroule et perd connaissance : C’est la désolation. A la quête de ses repères, elle fait de temps en temps une plongée corps et âme dans le monde onirique. Félicité a fait preuve d’un amour maternel sans précédent. « Elle a été la femme forte, la femme mère et la femme africaine. Elle a été le socle de la famille » a fait remarquer une intervenante.

 

 

Ce film est également l’occasion de découvrir la capitale de la République Démocratique du Congo, à la fois cruelle et magnifique. Le film Félicité, renseigne beaucoup de Kinshasa à travers les cérémonies de deuil tous azimut, les rues peu présentables puis également sa partie moderne avec les tours, les belles villas. Le plus surprenant à Kinshasa ce sont les robots-policiers qui règlementent la circulation.

La musique du Kasaï All Stars, un groupe emblématique de la scène kinoise, inventive et foisonnante, réalisant la fusion parfaite entre musique traditionnelle et électronique occupe une place dans ce film.

 

Après la projection du film, Alain Gomis s’est prêté aux questions des cinéphiles. Il a répondu à plusieurs questions tant relatives à la production cinématographique qu’à sa vie privée. Il a dans ce cadre, informé le public béninois sur la durée et le coup de cette œuvre.

Ce film lui a couté 800 mille Euros. Il a bénéficié de l’aide d’un Fond sénégalais à hauteur de 100 mille Euros, la France, l’Allemagne, le Liban et le Gabon ont également apporté leur contribution à la réalisation de ce projet. Le film a connu une préparation d’un an et tournage de sept (7) semaines. La postproduction a duré six (6) mois.

 

Dans l’ensemble, la soirée a été belle. Les spectateurs sont restés du début jusqu’à la fin d’un film qui a duré près de deux heures d’horloge. Cette soirée ouvrira le déplacement au Bénin d’Alain Gomis, qui assurera le lendemain un master class à l’Institut Supérieur des Métiers de l’Audiovisuel (l’ISMA) du Bénin autour d’une projection du film Aujourd’hui (Tey), Grand vainqueur de l’Etalon d’or de Yennenga au FESPACO 2013.

Hubert KIDJASSOU (Collaboration)

 

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Première von à gauche avant le collège ˝La Plénitude˝ en venant de Cotonou.