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Bénin : Lever de rideau sur « Les échos de Lobozounkpa », Le Centre en effervescence

De la gauche vers la droite, le Président d’honneur Dominique Zinkpè et Marion Hamard Directrice de l’espace culturel et artistique Le Centre. Ph/ Dah Photography

La 3ème édition du festival « Les échos de Lobozounkpa » a effectivement démarré ce vendredi 20 décembre 2019 comme annoncé par les responsables de l’espace artistique « Le Centre », en conférence de presse la semaine dernière. Retour sur les temps forts de la toute 1ère journée de cette célébration artistique.

La 3ème édition du festival « Les échos de Lobozounkpa » s’ouvre avec une programmation captivante. La 1ère journée de ce festival a enregistré 4 activités majeures en plus du carnaval déambulatoire annonçant les couleurs du festival dans le quartier de Lobozounkpa. Il s’agit du vernissage de l’exposition collective « In Situ », le concert des « Pépit’Arts », l’animation Dj avec Dj Roto puis enfin le démarrage de la performance « Hors normes ». C’est le vernissage de l’exposition « In Situ » qui a ouvert le bal de la programmation. Officiellement ouvert au public après un bref discours de Dominique Zinkpè au côté de Marion Hamard respectivement Président d’honneur et Directrice de l’espace culturel et artistique Le Centre, ce vernissage est un condensé des différentes expositions et performances artistiques tenues audit centre. Avec une sélection de 13 artistes, l’exposition « In Situ » est une rencontre entre divers horizons. Elle comprend des toiles, des installations, des photos de performances ainsi que des pièces de sculpture.

L’exposition « In situ »

Visite de l’expo « In situ ». Ph/ Dah Photography

 

Mahoussi Ahodoto, Jean-François Boclé, Maschac Gaba, Ahmed Hamidi, Doto Kuassi, Rigobert Mankou, Thaïs Di Marco, Yvon Ngassam, Prince Toffa, Mazoclet Toninfo, Sarah Trouche, Franck Zanfanhouédé et Ponce Zannou sont les artistes dont les œuvres sont exposées pour le compte de l’exposition « In Situ ».Chacun avec sa démarche artistique et une thématique donnée s’est prononcé sur le quotidien afin d’apporter une contribution au mieux-être de l’humanité.La technologie, l’écologie, le vivre-ensemble, la tradition, l’émancipation de la femme, la colonisation, l’environnement pour ne citer que ceux-là sont les thèmes abordés. Quand bien même réalisées dans différents contextes, certaines œuvres de cette exposition se ressemblent et se complètent.

Avec l’installation (vidéo de performance) dénommée « Feminist tapistery » l’artiste française Sarah Trouche s’inspire des réalités ancestrales. Elle se prononce sur l’émancipation de la femme béninoise dans la société en rapport au poids des traditions. Prince Toffa, lui, ne se prononce pas sur l’émancipation de la femme, mais son installation « Gnonnou hosù » met en lumière la bravoure féminine. Il rend hommage à toutes ces Amazones qui ont combattu pour empêcher l’envahissement du royaume de Dahomey.

Ces artistes ne sont pas les seules à s’intéresser à la femme. Même si le travail de l’artiste brésilien Thaïs Di Marco ne s’y consacre pas entièrement, il fait un clin d’œil à cette thématique. Thaïs Di Marco pense qu’une amazone contemporaine se doit de convertir toute forme de violence subie en énergie émancipatrice. Outre ce clin d’œil, Thaïs Di Marco préconise la ‘’résilience’’ face aux épreuves et obstacles de la vie afin de s’assurer une survie sur terre. Ceci  à travers une performance intitulée « Le piège ». Qui parle de ‘’survie’’ sur terre fait également allusion aux ‘’luttes’’ que l’on mène souvent en vue d’un résultat donné. C’est du moins ce que le plasticien français Ahmed Hamidi traduit à travers l’installation « Sacs de frappe ». Ici les conflits (peur, doute, regret…) sont représentés par des sacs de frappe sous forme humaine. Quitte à chacun de s’extérioriser selon son entendement histoire de se libérer.

Intitulée « I have a dream » l’installation (vidéo et série de 4 sculptures) d’Yvon Ngassam se prononce sur le ‘’rêve’’ (ambition, désir ou aspiration) des jeunes. Il fait le pont entre les taxis motos communément appelés ‘’Zémidjan’’ et les masques ‘’Guèlèdè’’ illustrés ici par les casque-motos.

 

Art et environnement

Resté collé à la thématique du festival, le plasticien béninois Mazoclet Toninffo fait l’historique du quartier Lobozounkpa à l’issue d’une collecte d’informations chez les sages dudit quartier. A travers un collage sur toile titré « Lobozoun », il raconte la création de ce quartier. Comme lui, Franck Zanfanhouédé fait un travail en lien avec le quartier Lobozounkpa. A travers l’œuvre « Rassemblement », il sculpte cette cohabitation entre les habitants de ce quartier et l’espace artistique Le Centre.    D’une cohabitation à une autre Rigobert Mankou peint le vivre-ensemble. Intitulée « Cohabitation » cette toile réalisée à partir d’une technique mixte (chantournage, collage) propose de tirer profit de la vie en communauté pour un monde meilleur.

A travers une série de photographies de performance réalisée avec jeunes de Lobozounkpa, l’artiste Doto Kuassi convie les habitants de ce quartier à se reconnecter à l’environnement tel qu’ils le font aujourd’hui avec les réseaux sociaux afin de bénéficier de ses vertus. L’œuvre est intitulée« La connexion aux plantes ».

Ponce Zannou à travers son installation sculpturale titrée « Art’chitevtic, Tour de vie » attire, quant à lui, l’attention du visiteur sur la ressemblance entre les différentes composantes de l’environnement et la pensée humaine. Comme lui, Maschac Gaba tout en s’inspirant des formes et architectures qui l’entourent réalise la performance « Les perruques de Washinton ». En commun accord avec des coiffeuses, l’artiste reproduit des perruques presque ‘’grandeur nature’’ semblables à des gratte-ciels qu’il fait porter à des volontaires pour une performance déambulatoire.

Mahoussi Ahodoto, à base de sa technique de plastique fondu fait le pont entre la politique (pas comme le paradigme) et l’art. Avec l’installation « Politique » réalisée à partir du recyclage des déchets plastiques qui polluent l’environnement, il en appelle à la conscience de tous les habitants de Lobozounkpa et du monde quant aux maux qui les minent et au moyen d’y remédier. Mais Jean-François Boclé contrairement à ce dernier touche à un aspect plutôt sombre de la politique avec son installation « Political jam ». L’artiste y dénonce la surexploitation des employés de grosses industries et plantations. Il fustige ces abus souvent perpétrés par les pouvoirs politiques.

Outre ces 13 plasticiens, Sébastien Boko, Rémy Samuz et autres ont leurs œuvres exposées dans la cours de l’espace Le Centre.

 

Les Pépit’Art de Mèdédjonou

Passé ce moment de réflexion autour des œuvres de l’exposition « In Situ », ce sont les « Pépit’Art »de Mèdédjonou  qui vont égayer le public de l’espace Le Centre avec des chants et danse traditionnels. Constituée d’une trentaine d’enfants, cette pépinière de talentueux musiciens a ravi le public du centre avec un spectacle riche en démonstrations intitulé « Racines ».Pendant plus 1h ces ‘’petits’’ artistes pétris de talent  ont fait vibrer plus d’uns avec des classiques du rythme traditionnel ‘’Massè Gohoun’’ (rythme de prédilection du département de l’Ouémé, précisément de Porto-Novo). Respectivement installés devant leur ‘’Kpahlouè’’ (percussion traditionnelle), ces enfants ont fait forte impression.

A la suite de cette virée traditionnelle, Dj Roto va installer une ambiance ‘’fun’’ avec de la musique moderne (Afro pope, Rnb, Afrobeat et bien d’autre styles). C’est dans cette effervescence comparable à une boite de nuit que les danseurs Arouna Guindo et Yvon Ekue vont démarrer leur performance.

 

Performance « Hors norme »

Performance « Hors norme »

A près de 24h de cette performance qui a démarré aux environs de 22h dans la nuit du vendredi, ces danseurs débordent toujours d’énergie contre toute attente, ce samedi 21 décembre 2019. Assis, débout ou encore couchés, ils sont en perpétuel mouvement en laissant libre court à leur expression corporelle. Ne se laissant point intimidés par le regard trop curieux ou la stupéfaction des visiteurs du centre, ses danseurs semblent être possédés par une force surhumaine qui les pousse à réussir ce chalenge. Ils en encore pour une journée entière puisque prévue (la performance) pour durer 48h.

 

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Inès Fèliho
Inès Fèliho
Rédactrice à Dekartcom

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